Famadihana
Rijasolo / Riva Press
Le peuple Malgache a cette particularité de concevoir la vie, la mort et les forces métaphysiques qui régissent notre monde autour du culte des ancêtres. Lorsque l’Homme meurt, son âme subsiste sur Terre et sa présence est omniprésente dans la vie de ses proches et son influence doit être prise en compte. L’existence terrestre et la décomposition du corps ne sont que des passages dans la vie de l’Homme, selon la culture et la philosophie malgache. Aussi le corps d’un Malgache ne peut être enterré que « sur la terre de ses ancêtres » sur l’île de Madagascar. C’est pourquoi il arrive que l’Etat Malgache finance en partie le rapatriement du corps d’un Malgache où qu’il soit à l’étranger.
Ainsi tous les 5 ou 7 ans, et selon ses moyens financiers, chaque famille malgache organise le « Famadihana », que les colons français ont essayé de traduire par « cérémonie de retournement des morts ». La famille, proche ou lointaine, se rassemble durant quelques jours en l’honneur des morts qui, selon la tradition, reposent dans un seul et unique caveau regroupant les membres d’une même famille. Durant cette célébration les dépouilles sont exhumées et leur linceul sont changés. L’alcool, la musique et la danse accompagnent continuellement ces festivités qui nécessitent un investissement financier extrêmement important de la part des familles. Mais plutôt que de faillir à leur devoir d’honorer leurs ancêtres, elles préfèrent s’endetter et ainsi préserver une forme d’équilibre dans leur existence.
Malgré l’arrivée du Christianisme et de l’Islam sur la Grande Ile qui a toujours sévèrement critiqué cette religion animiste et malgré l’influence de la Colonisation, le Famadihana a toujours été la particularité culturelle la plus préservée chez les Malgaches, et ce, qu’ils soient riches ou pauvres, de formation universitaire ou sans éducation.