Gueules d’Hexagone
Collectif Argos / France
Six reportages dans la France d’aujourd’hui. Six rédacteurs et six photographes, autant de regards complémentaires. Six blogs partagés avec les habitants. Six retours sur images dans les pas du photographe Jacques Windenberger.
Un déclic : la rencontre avec Jacques Windenberger
Gueule d’Hexagone c’est d’abord l’histoire de la rencontre avec Jacques Windenberger, auteur d’un travail de photographie documentaire courant sur un demi-siècle. Une rencontre faite de valeurs partagées : l’homme est au centre de toutes les problématiques traitées ; Le temps passé, la présence sur le terrain est essentielle ; le journalisme est un outil de démocratie… C’est sur la base de ce socle commun que Jacques entre au collectif Argosen 2005. Très vite, alors, se dessine l’idée d’un travail qui permettrait d’établir la continuité entre l’œuvre de jacques et celle du collectif.
Un désir fort : travailler sur la France d’aujourd’hui
Si l’œuvre de Jacques Windenberger est particulièrement ancrée en France, témoignant notamment des grandes mutations, des espoirs et des désillusions, de la seconde moitié du vingtième siècle, elle met aussi en évidence les rapports de l’hexagone avec le reste du monde, le passage d’un monde structuré par la guerre froide et le colonialisme à un monde travaillé par la mondialisation libérale.
La question de la dimension géographique du projet s’est donc posée. Les journalistes du collectif étaient séduits par la perspective de travailler en France mais avec, à l’esprit, cette idée chère à Jacques de l’interdépendance des territoires et des problématiques au niveau national et international.
Une volonté : expérimenter un journalisme participatif et interactif.
Jacques Windenberger ne s’est pas contenté de sillonner l’Hexagone avec une curiosité renforcée par la volonté de révéler les invisibles contingences de l’histoire, de la sociologie et de la géographie. Il a aussi expérimenté une méthode journalistique – l’information-participation – prenant le risque de la rétroaction. Selon cette méthode, le résultat du travail est livré à la critique de ceux qui en sont l’objet avant sa publication. Le collectif Argos a voulu rendre hommage à cette audace et l’éprouver à son tour dans Gueule d’Hexagone au moyen d’un blog, d’ateliers et d’une restitution publique.
Pendant la période de réalisation des reportages, le blog permet à un large public de réagir sur la perception et l’élaboration des propos du journaliste. Pendant toute la durée du projet des ateliers proposent à des personnes implantées localement de se confronter au travail documentaire réalisé dans leur ville, leur quartier ou leur hameau, hier par Jacques Windenberger, aujourd’hui par Argos.
Enfin, une grande restitution publique sous forme de diaporama sonore soumet à une critique collective ouverte une première réalisation et les choix qui la constituent (choix des images, choix des témoignages, choix d’une narration…). Critique à son tour prise en compte pour la réalisation de l’exposition itinérante finale, rassemblant les six territoires du projet.
Un choix difficile : six territoires pour six équipes.
Restait à choisir les lieux de reportages pour les six équipes, sans autre critère de choix que l’envie de s’y rendre et de s’y plonger pendant plusieurs semaines. Seul impératif : que Jacques Windenberger y ait travaillé.
Jéromine Derigny et Aude Raux ont choisi Plozevet dans le Finistère.
Cédric Faimali et Sébastien Daycard-Heid ont choisi Sarcelles dans le Val-d’Oise.
Eléonore Henry de Frahan et Elsa Fayner ont choisi Saint-Paul-sur-Ubaye dans les Alpes-de-Hautes-Provence.
Guillaume Collanges et Marie Bonnard ont choisi Charmes dans les Vosges.
Laurent Weyl et Catherine Sabbah ont choisi Marseille dans les Bouches-du-Rhône.
Hélène David et Donatien Garnier ont choisi Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône.
Une priorité : l’enquête sur place
Pour ce projet, les journalistes du collectif Argos ont souhaité commencer leur enquête une fois sur place et non à distance comme les nouvelles technologies le permettent aujourd’hui. Utiliser le hasard, l’intuition et faire confiance à leurs impressions.
Une perspective : Nourrir les archives :
Dans un esprit de fidélité à la démarche de Jacques Windenberger dont l’œuvre à fait l’objet d’un dépôt partiel à la BPI du Centre Georges Pompidou à Paris et d’une donation intégrale aux aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, des duplicatas de photos, de sons et de textes seront remis aux Archives partenaires de chaque département concerné : ceci dans le but de restituer aux citoyens la part d’Histoire qui leur revient.