La quinzaine d’images de Salt Marsh Predators, de l’éditeur italien Blister Zine qui l’a limité à 100 exemplaires, ont toutes été prises au Musée de Science Naturelle de Ravenne. On y voit des belettes, des porcs-épics, des perroquets, des aigles, des pans et des canards… Tous empaillés. Les photos, dont l’auteur n’est jamais crédité – les seuls légendes citant le nom latin des espèces montrées, ne ressortent pas par leurs qualités intrinsèques, et rejoignent la quantité astronomique de photographes aujourd’hui intéressés par la taxidermie (à laquelle le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris consacra d’ailleurs récemment une exposition de tirages).
La particularité de Salt Marsh Predators, c’est bien l’ustensil inattendu qui l’accompagne ; une paire de « lunettes 3D », rouge à gauche et bleue à droite. Avec elle, les animaux morts reprennent vie, ou plutôt, se présentent tels qu’on a l’habitude de les rencontrer derrière les vitrines de musées d’histoire naturelle, dans ce demi état entre la vie et l’Histoire, encore habités par le mouvement.
Une collaboration originale entre photographe et éditeur qui se veut donc illustration pratique des liens qui unissent photographie et taxidermie, toutes deux dirigées vers la suspension de l’instant et sa contemplation.
15 euros.
Informations sur le livre sur le site de blisterZine