700 pages A4 d’images, d’interviews, de performances, de personnalités ; Sang Bleu est un pavé édition limitée, un monolithe dans la mare des revues spécialisées.
On parle dans Zineland de ces photographes et artistes visuels qui ont choisi, à l’orée des années 2000, de revenir au papier, à l’organique ; Sang Bleu pourrait incarner à la perfection cette génération d’ amoureux de la trace, puisque cette publication, née en 2004 et qui donne naissance ces jours-ci à son sixième numéro, se consacre à la culture artistique contemporaine avec en son coeur, le tatouage.
Entre l’encre sur papier et l’encre sur la peau il y a un sillon creusé ; Sang Bleu fait partie de ces rares revues dans lesquelles on rentre comme dans une crypte, avec le sentiment d’une communauté qui s’y retrouve et la porte comme un emblème, d’un underground structuré autour de symboles. Le sixième numéro présente séries photographiques (on croise Ellen von Unwerth pour une des rares séries en couleur), interviews, planches de tatouages… le tout porté par une direction artistique osée, très tranchante, et une grande variété de contributeurs.
Force énigmatique du tatouage, cri silencieux porté en blason.. Il est un territoire photographique depuis longtemps, qui offrit à Robert Doisneau un de ses rares éclats noirs, et dont on redécouvre dans Sang Bleu la brûlante actualité.
Antoine Soubrier
Sang Bleu
70 euros, édition limitée.