Mire numéro deux
Tiré à 200 exemplaires numérotés, le numéro deux du fanzine Mire – dont il est en réalité le troisième numéro – frappe d’emblée par son empreinte artisanale ; une centaine de pages d’un papier fin et brut en A5, une reliure à l’agrafe, et une couverture sur laquelle est collée un petit tirage photographique unique.
Intégralement en noir et blanc, Mire accueille sur des pages qui souvent se cornent les travaux d’une trentaine d’artistes visuels ; photographes (parmi lesquels Emma le Doyen, Clara Deshayes, Maciek Pozoga, Levi Mandel…), dessinateurs ou graphistes, mais aussi auteurs de prose ou de poésie.
Des têtes de requins morts, des déclarations d’amour, des moyens de transports et de la pop culture en publicité ou pochettes de disques, un plan de Versailles et une énorme tête de chat, entre autres, composent le maëlstrom de Mire ; comme une télévision qui pour se mettre au point, parcourerait d’un coup les images qui l’ont récemment traversée.
On fend cette crise d’épilepsie narrative en essayant de lui imposer notre rythme, la domestiquant du regard. Des moments de beauté font alors surface : une vague comme gravée dans la mer (Maciek Pozoga),deux feux posés sur des ombres aux allures de gratte-ciel (Mr. Perrin), un visage de femme (Emma Le Doyen), et d’autres encore. Des élements graphiques qui semblent dérisoires autour ; le tout est un extrait du bruit de fond d’une génération, fixé sur papier.
Mire
6 euros.
