Le Festival de la jeune photographie européenne Circulation(s) se tient depuis ce week-end et jusqu’au 8 mars 2015 au Centquatre, à Paris ; nous avons retenu de leur sélection le journal La vie 2 Reve – Nick Charles III de Paul Heinz.
En 2010, le photographe Paul Heintz, qui l’a longée quotidiennement pendant plusieurs années, a parcouru la maison d’arrêt Charles-III à Nancy, juste avant sa destruction. Il immortalise les bâtiments, vétustes et voués à la destruction, et les inscriptions des détenus sur les murs des cellules.
Sur les murs jaunis et craquelés où la moindre affiche de pin up gondole, on déchiffre des prénoms de femmes chéries, des appels à la mutinerie, des commentaires désabusés sur les mauvaises conditions de vie en prison mais aussi des appels au calme… Des photos des bâtiments, plongés dans une semi-obscurité, en disent suffisamment sur le cadre de vie vicié offert aux détenus et illustré par le tranchant « G le moral en Barbeler » pour qu’il soit nécessaire de les commenter, ce que le journal de Paul Heintz (48 pages) ne fait intelligemment pas. Le regard est respectueux, tendre, et on veut croire qu’au-delà d’un triste constat, le sourire – même désabusé – est permis face à des sentences comme « La liberté, faut pas la niké », « Vicart-Têtard » « Les faux pote kan y a la merde bah il se téléporte » : que de l’humain en quelque sorte, qui depuis ses premières cavernes laisse sa trace sur les murs, c’est même à ça qu’on le reconnaît.
http://www.kisskissbankbank.com/la-vie-2-reve-nick-charles-iii-quand-les-murs-racontent–2
http://www.104.fr/programmation/cycle.html?cycle=79
