Après quels fantômes Graham Walzer est-il parti en chasse ? Les amours passés, plongés dans une piscine ? L’enfance, l’innocence, le sens ? Aucun texte ne viendra éclaircir son zine Chasing Ghosts, un A4 d’une cinquantaine de pages, limité à 50 exemplaires.
On y ressent pourtant, comme dans un large pan de la photographie contemporaine diffusé par petites éditions, une fascination pour le banal hanté et les images à la sauvette troublée. L’étrange et l’esprit, les traces d’autres mondes, ont habité la photographie depuis ses débuts ; l’ère numérique n’y a rien changé, au contraire. Quel que soit l’appareil, on se passionne aujourd’hui pour les à côtés de l’imagerie industrielle et les dérèglements parasites de la photographie vernaculaire.
A ce titre, Graham Walzer ne crée pas la surprise ; avec Chasing Ghosts, il agit comme l’une des milliers de caméras de surveillance, traversées de spasmes et de sarcasmes, qui documentent le « off ». Peu importe que ces visages de jeunes, ces forêts embrumées, aient été vues ailleurs ; émerge la croyance de l’auteur en une photographie magique et sans doute grâce à elle l’envie pour le lecteur de sauter dans cette piscine, pour retrouver ses fantômes à lui dans les remous de boucles brunes.
25 dollars, sur le site de Graham Walzer