Qualifié de « magazine d’intérieur rêvé des post-materialistes » par le New York Times, Apartamento est un de ces magazines qui reprend certains codes du livre d’artiste. A rebours du magazine de décoration aux contenus normatifs et consuméristes il cherche à dépasser la prescription.
On pourrait dire que pour bien les habiter il faut comprendre l’esprit des lieux et les petits A5 souples d’Apartmento, aujourd’hui à son dixième numéro en cinq ans, cherchent à entamer ce dialogue. Interviews, photographies (Juergen Teller figure, avec de nombreux autres, dans le dernier numéro), bandes dessinées, composent le canevas raffiné du magazine, qui du chic français à l’élégante dolce vita italienne en passant par la sophistication hollandaise, s’arrête sur des détails et évite les clichés.
Patchwork sans pesanteur, direction artistique aimable ; Apartamento fait partie des revues qui rejoignent les bibliothèques. Apartamento n’indique pas de prix, ni d’adresse de boutique ; sa prescription, bien présente, est discrète ; on parlera d’inspiration, et d’un rapport rafraîchi aux intérieurs.
Antoine Soubrier