« Combien de roses, à peine écloses… ? » se demandait Daniel Darc.
Chacun pourra répondre et recompter les pétales oubliés entre deux pages de livre en été, les bouquets achetés trop tard, les sapins flétris à l’orée du printemps. Il y a cette fleur qu’on a étouffé de trop d’attention, ces bosquets jamais pénétrés, ces haies qui nous ont vu grandir et les saisons en ville, qu’on ne voit pas passer.
The Plant Journal, revue anglaise sur le point de produire son 4ème numéro, et Wilder Quarterly, publication saisonnière qui a sorti cet hiver son cinquième, essaient tous deux de renouveler le rapport d’un lectorat, qu’on imagine urbain, à la nature.
The Plant séduit notamment pour sa direction artistique irréprochable et ses contributeurs variés, Des photographes Cat Stevens à Scheltens et Abbenes, Wolfgang Tillmans, invités à partager leur expérience des plantes ; pour l’idée de dresser la « monographie d’une plante » – le Camélia dans le numéro 3 – et pour ces jardins, clairières et leurs artisans dénichés aux quatre coins du monde.
Magnifique collection dont l’une des plus belles vertus est bien de préserver arbitraire et désordre notamment dans sa direction photographique, à mille lieux d’une certaine esthétique utilitariste « de potager ». Devant ces images et leur énergie, on pense notamment aux pérégrinations d’un Robert Adams, inlassable arpenteur du même terroir, observateur bucolique ravi par une une ombre mouvante ou la courbe d’un massif.
Si trop on mûrit, on pourrit et puis on tombe ; Plant maintient par rapport à son objet de nature un tendre étonnement qui fait son sel.
Antoine Soubrier
The Plant Journal :
<a href="http://www.theplant.info/Issues/"http://www.theplant.info/Issues/
12 € – lancement du numéro 4 le 23 mars.
Wilder Quarterly :
http://shop.wilderquarterly.com/collections/single-issues/products/winter-2013
19 $
