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Yves Salaün – Bénévoles de Calais

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« Peu importe les raisons qui nous poussent à venir ici. Quand on vient ici, même si cela est purement égoïste, même si ton action ici est de ne plier que des jean’s toute la journée, et bien, c’est bien ! C’est un acte de résistance. Tu fais parti d’une chaine ici. Nous sommes des résistants… des Justes…nous sommes les Justes d’aujourd’hui. »

C’est une phrase entendue de la bouche d’un bénévole travaillant à « l’Auberge » depuis presque 7 mois. C’est ce témoignage et cette réflexion marquante, attrapés entre deux cafés en fin de journée, que j’ai voulu mettre en avant suite aux quinze jours passés à photographier la Warehouse. L’ Auberge des Migrants a fêté ses 10 ans au mois de décembre 2018. Dix années d’actions de solidarité pour les migrants et les exclus en Calaisie. Aujourd’hui c’est près de 1000 repas par jour qui sont produits pour les bénéficiaires de Calais et Dunkerque, ainsi que pour les bénévoles via l’association RCK. Par Utopia 56 et Help Refugees, c’est une aide directe sur le terrain pour 600 personnes dans les environs de Calais, par des distributions de vêtements, de tentes, couvertures et produits de premières nécessités ainsi qu’une aide d’urgence au mineurs isolés. Toute cette aide ne pourrait avoir lieu sans la warehouse, gérée par l’Auberge de Migrants qui vient regrouper une dizaine d’ossociations. Un sanctuaire de l’aide humanitaire en Calaisie où sont stockés les dons reçus de partout en France. Dans ce hangar mal isolé et mal éclairé est opéré tout un travail de tri, de réparation et remise en condition des produits reçus. Une chaine fragile de travaux bénévoles permettant l’action sur le terrain. Et cela au prix d’un dévouement total des personnes travaillant ici, par des actes résignés, toujours dans la légalité, mais opérant avec une épée de damoclès que des institutions publiques insidieuses peuvent faire tomber à tout moment (cf projet de loi : délit de solidarité). Associations et bénévoles sont des gardes fous face aux répressions policières et politiques envers les Migrants. Ces associations deviennent malgré elles et par leurs actes, les garant d’une humanité et du lien social factuellement mis à mal par les politiques locales et européennes. Elles deviennent des « Zones de Pensées à Défendres ». Car, au cours de ces quinze jours passés à photographier ces bénévoles dans la rigueur de conditions de travail extrêmes, j’ai pu rencontrer tout le spectre social Français et étranger, unis dans l’entre-aide, unis dans l’adversité au-delà d’un ennemi commun travaillant à un rêve commun.

 

http://hanslucas.com/ysalaun/photo/20779

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