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Yvan Camboulives

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ENERGIES VAGABONDES – Ces derniers temps, les révélations sur la pollution industrielle autour de l’étang de Berre et dans les environs de Fos-sur-Mer se sont succédé à un rythme de plus en plus important. Perte d’espérance de vie due à la mauvaise qualité de l’air, surimprégnation de la population à certains polluants, cas de cancers, diabète ou d’asthme plus élevés que la moyenne nationale, installations industrielles classées parmi les plus polluantes d’Europe, ouvriers exposés à des gaz cancérogènes, études scientifiques et rapports ministériels sont venus confirmer ce qui était depuis longtemps pressenti et ressenti par certains habitants.

Les photos de cette série ont été réalisées de l’automne 2017 à l’été 2019. Connaissant le travail sur Fos déjà mené par Jacques Windenberger dans les années 1970, celui sur l’étang de Berre de Franck Pourcel au début des années 2000 ou ceux de nombreux autres photographes intéressés par ce territoire si particulier, j’ai décidé d’effectuer mon propre compte-rendu actuel de cette région.

Ce sont dans les années 1970 qu’a été créé le complexe industrialo-portuaire de Fos. Il est venu rejoindre les entreprises voisines, essentiellement pétrochimiques, de l’étang de Berre pour faire de ce territoire l’une des plus grandes zones industrielles d’Europe.

Avant cela, le golfe de Fos n’était pas désert. Ses habitants, alors moins nombreux, et ceux des environs y avaient leurs habitudes, venaient s’y baigner, pêcher, chasser, profiter de la nature.

Malgré cette modification profonde du paysage, l’accaparement d’une partie de ces espaces par l’industrie et la pollution longtemps passée sous silence mais aujourd’hui de plus en plus mise en avant, on continue d’y venir. Les habitudes ont changé mais elles se sont maintenues. On y vit, on y travaille, on y vient en vacances. On y mène une vie normale faite de loisirs, de retrouvailles entre amis…

De Fos à Berre s’observe cette cohabitation entre habitants et environnement industriel, un rapport marqué parfois d’un semblant d’indifférence. Beaucoup sont nés ici depuis et n’ont connu que ce cadre de vie. Un cadre de vie où se côtoient des énergies diverses, celles qui bouillonnent dans les usines ou celles qui filent via les oléoducs pour alimenter notre consommation quotidienne mais aussi celles des hommes et des femmes, attachés coûte que coûte à profiter encore et toujours de ce territoire. – Yvan Camboulives

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