* “Hraun” signifie « lave » en langue islandaise.
À quoi ressemble la « nature » ? Puis-je m’en approcher suffisamment près pour la photographier ? Et lorsque je l’aurai fait, comment être certain de ne pas avoir altéré son essence d’aucune manière ?
En Islande, longtemps j’ai cru pouvoir atteindre la « nature » jusqu’au jour où, soudainement, elle avait complètement disparu derrière l’abondante toponymie, également recouverte par un dense réseau de lignes à haute-tension et de routes.
Je concentrais mes efforts sur la péninsule Reykjanes, un site déchiré par la divergence des plaques tectoniques et où les deux-tiers de la population islandaise se sont installés ; tiraillés qu’ils sont entre un impérieux mouvement de modernisation et l’écoute des soubresauts telluriques ou d’ « êtres cachés ».
Sur le terrain accidenté de l’Islande, humains et non-humains semblaient se supporter plus que jamais. J’ai essayé de photographié cet attachement terrien, en invitant les uns et les autres dans la fraternité ouverte par le cadre photographique.