Yankang Yang est né en dans la province de Guizhou en Chine, dans la ville d’Anshun, dont le nom remonte à l’époque de la dynastie des Ming et renvoie à la volonté de ramener la paix dans cette région qui était alors si troublée. Quel a été le cheminement de Yang pour devenir le premier photographe chinois à avoir reçu, à deux reprises, le Prix Henri Nannen de la photographie ?
Tout a commencé en 1985, quand Yang a obtenu un emploi d’homme à tout faire dans les bureaux du premier magazine chinois de photographie, à Shenzhen. Il y a appris seul la photographie, lisant les articles et regardant les images publiées, discutant avec les photographes professionnels. Jusqu’au jour où il a lui-même pris un appareil photo.
Entre 1991 et 2001, il a passé dix ans dans la province de Shaanxi avec les catholiques ruraux et les a photographié. Lors de la présentation de son travail au 1er Festival de la Photographie de Pingyao, ses photos ont attiré l’attention de Christian Caujolle. Jean-François Leroy, fondateur du Festival Visa pour l’image,l’a ensuite invité à exposer lors de l’édition 2002 à Perpignan.
En 2004, les photographies de Yankang Yang sur les Chinois catholiques de Shaanxi ont été publiées par le magazine allemand GEO, ce qui l’a sans doute aidé à obtenir le Prix Henri Nannen de la photographie et à parvenir à une reconnaissance mondiale.
Quand j’ai rencontré Yang Yankang pour la première fois, au festival de photo de Pingyao, j’étais moi aussi impressionné par ces catholiques ruraux, la religion étant un sujet sensible en Chine. Aussi parce que la spiritualité a toujours été mon sujet de recherche personnel dans la photographie. J’étais curieux de comprendre comment un photographe chinois qui n’est pas né ou n’a pas été élevé dans la culture chrétienne avait pu capturer l’essence profonde du christianisme dans ses œuvres. Dans chaque image, une personne à qui le christianisme est familier pourra reconnaître les éléments de base du symbolisme religieux : du crucifix à l’agneau, de la prière de la communion à la procession funéraire.
Un aspect touchant est le fait que Yankang Yang a lui-même étudié la Bible et appris tous les rites. Sa loyauté envers les fidèles était si profonde que, apprenant la maladie d’un frère prêtre, il est retourné sur place pour être à ses côtés puis assister à ses funérailles. Il était sincèrement et totalement immergé dans l’esprit et la pratique de ces catholiques de la Chine rurale.
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YANG Yankang
Né en 1954 à Anshun, province du Guizhou.
Vit à Shenzhen et Chengdu.
Membre de l’Agence VU’ depuis 2001
https://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=84