YAB – » L’encyclopédie des Français » !!!
Un intitulé usurpé pour un futur bouquin dont la finalité ne consiste qu’à mettre en place une vaste campagne promotionnelle à la gloire de YAB qui dénature l’esprit qui animait les photographes parcourant la France des villages.
Sur le site dédié à la bonne cause, je lis que YAB part à la » rencontre des vrais gens » et de l’imaginer crapahuter de villes en villages avec un trépied lourd comme un âne mort et une chambre photographique. Et de me rendre compte que je fais fausse route si j’ose dire.
La chose photographico/sociologico/
Pour le reste, on reconnaît l’univers de YAB : un grand fond brun, des personnages aux habits multicolores et un rendu impeccable à la luminosité parfaite. Evidemment, nous sommes loin d’August Sander (et pas Sanders comme il est écrit à la page » Accueil « ), Seydou Keïta et Irving Penn, lesquels s’inscrivaient dans une démarche d’authenticité, autrement dit de photographie vernaculaire. Non, ici, nous sommes dans une certaine forme de consensualité qui consiste à donner une image bienveillante des français. Il manque la marque de l’engagement d’où peu voire pas d’émotion chez le » regardeur « . Une fois que l’on en a vu une, on a vu toutes les autres… D’où mon interrogation quand il est évoqué la création » de photographies utiles pour notre mémoire commune « . Rien dans la démarche ne nous le montre même si YAB, au titre d’une caution intellectuelle, nous parle de sa rencontre avec le démographe et historien Hervé Le Bras. Celle qui aurait déclenché chez lui un » véritable projet démographique et pédagogique » complètement absent, ou presque, du » Portfolio « . Hormis l’indication des lieux, nous ne savons rien des personnages photographiés. Ce qui paraît bien léger eu égard à la portée démographique et sociologique.
Enfin, il est précisé que » cette année, plus de 30 studios seront organisés à travers la France « . Notre photographe reporteur se déplacera en personne à Cherbourg, Arles, formidable coïncidence, au moment des Rencontres, ainsi qu’à Céret. Je vous laisse découvrir plus précisément les endroits ciblés mais nous sommes loin de la France populaire.
Surtout, ne vous réjouissez pas trop vite. Pour être sur la photo, vous devez impérativement réserver un créneau horaire, forcément c’est désormais complet à Arles, et fournir une autorisation » droit à l’image » dûment remplie. Une fois fait, il vous sera fait réponse. Dernière petite précision importante concernant la dimension sociologique : » préférez des habits de couleurs vives « .
Tout cela me laisse bien songeur sachant que toute une équipe est chargée d’articuler tous les rouages de cette démarche dont l’objet mercantile ne fait aucun doute. Outre la parution d’un livre, il est aussi question d’un film ou d’une exposition (peut-être les deux). Bien sûr, YAB ne prendra pas part à toutes les prises de vues, les autres photographes seront-ils pour autant crédités ? Dans le cas contraire, notre explorateur des territoires inexplorés dérogerait à la règle du droit à l’image.
Dont acte !!!
Jean-Marie Le Goff
Que répondre à ce Monsieur qui manifestement ne m’aime pas
J’ai été critiqué sur le livre la Terre
Vue du Ciel, sur mes émissions de télé, sur mes films Human et Woman …
C’est normal
Il faut l’accepter on ne peut pas plaire à tout le monde
Et toute critique te fait avancer
Je viens de passer une semaine à Arles
J’ai redécouvert ce milieu de la photographie cette nouvelle photo qui est tellement loin de ce que j’aime !
Mais passionnante de Créativité
Mais je n’ai pas ou plus envie de critiquer ou de polémiquer
Mais plutôt d’aider de partager
Ce métier est magnifique
Quelle chance nous avons tous !
Protégeons le ensemble
Amitiés
Yann Arthus-Bertrand