Le photographe chinois Li Jie a gagné le Paon d’or (Prix du jury) pour son travail intitulé At Sea.
Pas de vagues rageuses mais de simples existences,
Pas de rouleaux terrifiants mais des routines quotidiennes.
Aussi ordinaire qu’elle semble être,
cette chaleur irrésistible est la première chose qui me vient.
C’est ainsi que je perçois les gens à la mer.
À l’occasion d’un voyage effectué en 2009, je suis tombé sur ces gens qui passent leur vie entière à la mer. D’où viennent-ils ? À quel groupe ethnique appartiennent-ils ? Quel est le nom de cette mer ? Aucune de ces questions n’a d’importance. Mon cœur est simplement touché par les choix de vie de ces gens, ainsi que par leur attitude envers l’existence elle-même. Alors ont pris place les sept visites suivantes, pendant lesquelles je ne me suis pas contenté d’être un observateur extérieur, j’ai également perçu la part de moi que je reconnaissais chez ces gens. De retour en ville, en regardant autour de moi, j’ai eu l’impression de ne pas avoir quitté la mer. Peut-être est-il temps de se demander : Ne sommes-nous pas les mêmes personnes à la mer ? Ne sommes-nous pas nous-mêmes lorsque nous vivons à la mer ? Que devrais-je choisir, alors, dans la mer du désir ? – Li Jie (traduit du chinois par Li Yuanjin)