Demain, mardi 27 juin, ouvrira l’exposition du Jeu de Paume et du Château de Tours, consacrée au photographe français Willy Ronis. L’exposition a été conçue par Marta Gili et Matthieu Rivalin. Les deux commissaires ont notamment pu piocher dans le fonds de dotation légué à l’État par le photographe en 1983. Sa photographie aborde le quotidien avec douceur et détachement. Si le grand public connait une facette optimiste et joyeuse de l’oeuvre de Ronis, l’exposition retrace aussi ses convictions communistes et son intérêt pour les classes laborieuses et démunies. Le public pourra ainsi découvrir le regard d’un photographe sur le monde, voyageur éperdu, explorateur des villes et des instants.
Né en 1910 à Paris et mort en 2009, Willy Ronis est le fils de parents juifs émigrés d’Europe de l’est. À l’âge de sept ans, il est initié au violon par sa mère. À seize ans, il reçoit son premier appareil photo et commence à immortaliser Paris. En 1932, il entre dans l’atelier photographie de son père. Dans ce même temps, son engagement politique et citoyen se tourne vers le communiste. En 1937, il achète son premier Rolleiflex. Pour la première fois, il est publié dans Plaisir de France. Suivront des reportages sur la crise social chez Citroën (1938), une croisière en Méditerranée, avant de vivre dans la zone Sud pendant la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de celle-ci, il s’engage au PCF, intègre l’agence photo Rapho. Dans les années 50 et 60, il continue de très nombreux reportages, se voit exposer au MoMA avec Brassaï, Doisneau et Izis (1953) et reçoit la médaille d’or de la Mostra Biennale internazionale de Fotografia de Venise (1957). En 1972, il quitte Paris pour s’installer à Gordes puis à l’Isle-sur-la-Sorgue après des difficultés financières. Il est l’invité d’honneur des Rencontres d’Arles en 1980, reçoit le prix Nadar l’année suivante avant de connaître une rétrospective au Palais de Tokyo en 1985. Il sera exposée à New York, Moscou, Bologne, Paris. Les années 90 sont pour lui des années prolixes. Il publie énormément. Parmi ces ouvrages, Willy Ronis chez Photo Poche (1991), La Provence chez Hoëbeke (1998). Dans les années 2000, Willy Ronis, le Val et les bords de Marne (2004) ou Nues chez Terre Bleue avec un texte de Phillipe Sollers. Il était l’une des figures de proue de la photographie humaniste française.
Willy Ronis
Jeu de Paume — Château de Tours
Du 27 Juin 2017 au 29 Octobre 2017
25 Avenue André Malraux,
37000 Tours, France