Le Studio Willy Rizzo, à Paris, expose 50 photographies originales en noir et blanc ou couleurs du photographe de mode franco-italien.
Tout photographe « de mode » est le grand témoin de celle-ci et d’une époque. Vision double : celle du créateur de mode et celle du photographe. Originalité, rigueur, mise en valeur des créations, le photographe de mode se met alors au service du vêtement et de son créateur. Willy Rizzo était un maître caméléon de cet art difficile de montrer, respecter et garder son style. « J’étais amoureux de mon travail et un photographe a besoin d’expérimenter différentes techniques », disait-il. « Pour moi, la mode, est la discipline la plus difficile. Elle exige un champ de recherche et d’invention inépuisable. Avec pour seul décor un fond blanc ou gris, avec un Nikon ou un Hasselblad, à la lumière du jour ou à l’éclair des électroniques… Prendre une photo sur le vif est une chose, mais la photo de mode, c’est une page blanche. Il faut de la magie pour transformer un mannequin élégant, mais matériel, en créature de rêve. Il y a plusieurs façons de photographier la mode. Avec rien, il faut faire quelque chose d’important, il faut créer une histoire, une dynamique, un regard. C’est un tout autre métier. »
En capturant ces instants de mode, le photographe a su fixer les évolutions stylistiques à travers le temps et à faire rêver, rire, partager, témoigner… C’est bien cela qui est illustré par une photographie de mode : un créateur d’image qui dialogue avec un créateur de matière. Tout cela pour livrer un objet unique qui reflète la symbolique des époques et des tendances. Willy Rizzo savait capturer un détail, un regard, une couleur… C’est ce qu’on découvre dans une cinquantaine de tirages argentiques couleur et noir et blanc présentés dans son Studio, rue de Verneuil, à Paris, les uns mythiques les autres méconnus. Ses collaborations avec les plus grands magazines de mode sont mises en lumière à cette occasion. « Willy Rizzo avait un style complètement à lui. Il possédait une manière chaude, un peu explosive de photographier », explique Edmonde Charles Roux de l’Académie Goncourt, ancienne rédactrice en chef de Vogue Paris de 1954 à 1966. « Je le mets au niveau d’Avedon et d’Irving Penn. (…) En ce qui concerne ses photos de mode, j’admire ses éclairages, le cadrage, mais aussi le mécanisme de préparation au niveau du développement. Tout ce talent si particulier qui fait que ses photos sont inimitables et possèdent un charme, une douceur uniques. Un style indéfinissable qui a toujours su se renouveler. »
Willy Rizzo, la mode pure
Du 18 mai au 28 juillet 2018
Studio Willy Rizzo
12 rue de Verneuil
75007 Paris
France