William Hundley a 35 ans, il vit et travaille au Texas, à Austin et a la surprenante manie de faire sauter tous tissu, toile, drap, nappe, foulard, drapeau, bâche… dans un décor épuré et à observer la sculpture éphémère (quelques centièmes de secondes) qui se forme sur l’image.
Entoptic Phenomena est l’étonnante série de William Hundley, artiste influencé par le travail des absurdistes Erwin Wurm et ses One minute sculptures et le “post-Duchampien” Maurizio Cattelan dont il “aime la nature burlesque ; faire fonctionner ensemble l’humour et l’exigence esthétique, c’est la meilleure alchimie que je puisse imaginer.”
William Hundley fait partie de ces jeunes artistes qui ne se définissent pas comme tels. Photographie, sculpture, peinture, vidéo et digital, ils mêlent ces médias, sortent du dicours, jouent avec le brut et l’incongru, attribuent un caractère tribal aux objets de la culture contemporaine et questionnent le sens de l’art.
Prêt à envoyer quelqu’un d’autre en interview, William se définit comme un jeune homme typique et normal dans une vie normale, ses photographies sont réalisées dans son environnement quotidien, dans la rue, à domicile, avec ses proches, à l’image de ses séries Friends, Things I do in my garage, Little Naked Person Storage, w/ cheeseburgers, en plein coeur de la normalité mais en déjouant justement sa banalité.
Prix du Jury à la Texas Biennal de 2007, artiste phare de la ville d’Austin, William a exposé en solo à Seattle, Los Angeles, Berlin, Austin et Toronto, et en groupe partout dans le monde. Outre Entoptic Phenomena commencé en 2006, il s’est également fait connaître par viralité sur le web en 2008 à travers sa série w/ cheeseburgers et précisemment sa photo “Chihuahua on Cheesburgers”.
Ses idées ont aussi largement inspiré des scènes du clip “Heaven can wait” de Charlotte Gainsbourg en duo avec Beck, réalisé par Keith Schofield.
Le travail de William Hundley est publié dans le monde entier. En 2010, le magazine Magazine consacre un portfolio à Entoptic Phenomena. Repéré alors par Fred Rawyler et Stéphane Wargnier, directeur artistique et rédacteur en chef du magazine Le Monde d’Hermès, ils proposent à William Hundley de réaliser une série de “sauts” avec les les châles et les carrés Hermès de grand format.
Bien que William ne réalise jamais de commande commerciale, il est séduit par l’idée et l’univers Hermès, et par la liberté qui lui a été laissée pour produire cette commande. Tout a été discuté par téléphone, le contexte, le décor, la lumière, et un carton de foulards lui a été envoyé. Et c’est tout. Une belle production réalisée en toute légereté et dans le respect du rythme et du travail de l’artiste.
“Chaque arrivée de nouvelles images était pour Fred Rawyler et moi [Stéphane Wargnier] l’occasion de découvrir les nouvelles fantaisies de William… ce qui est tout de même une façon de travailler assez réjouissante !…”
A voir dans Le Monde d’Hermès Automne-Hiver 2011, disponible dans les boutiques Hermès jusqu’en février.
Séverine Morel
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