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William Guilmain

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L’espace urbain est inégalement réparti entre les genres. Les codes culturels patriarcaux font de la rue un lieu dominé par les hommes. S’il est communément admis que les hommes puissent stationner dans la rue, les femmes ne font que la traverser. Elles se meuvent d’un point à l’autre dans un but pratique mais ne se permettent pas de flâner en route. Insultes sexistes, « compliments » inquiétants, sifflets, leurs rappellent que se sont des proies sexuelles potentielles. Ce sentiment est renforcé par la peur du viol qui est transmise plus ou moins inconsciemment très tôt par les parents inquiets pour la sécurité de leurs filles. Le géographe Yves Ribaud n’hésite pas à l’affirmer : « La ville appartient aux hommes » ! Malheureusement les urbanistes participent à creuser cette inégalité. Les nouveaux lieux festifs et de loisirs construits sont le plus souvent dédiées aux hommes (stade de foot, skateboard park etc.) tandis que les aménagements dédiés aux femmes les ramènent à leur condition de mère au foyer (crèches, couloirs à poussette). Paradoxalement alors que les femmes utilisent moins souvent l’automobile que les hommes pour se déplacer, l’aménagement urbain est encore pensé en leur défaveur (absence de toilettes publiques, extinction des éclairages publics). Ma démarche photographique questionne le rôle de la femme dans cet espace urbain apparemment hostile. Je décris et fantasme l’expérience urbaine de différentes femmes. Les photographies présentées sont faites de nuit et tentent de faire communiquer ces femmes avec cet environnement citadin dont elles ne sont que passantes, témoins ou victimes. En espérant qu’elles repoussent cette nouvelle frontière invisible et reprennent leur place !

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