Détaché d’une réalité tangible où je peux facilement me mettre à l’abri, je suis à Venise un promeneur sans but, naviguant à vue.
Sur ce territoire hybride, qui s’accorde parfaitement aux oscillations de l’âme, il ne s’agit que de voir intensément. Exister, mais autrement qu’à la surface des choses. Pour vivre pleinement les questions.
La solitude comme port d’attache, la marche comme première pratique de l’espace. Et l’eau, tout autour, qui assure la distance.
Dans l’épaisseur du temps, l’invisible et le proche se confondent.
Des images me traînent dans la tête et parfois ressurgissent de façon inopinée, sans raison : paysages, silhouettes, visages entre-aperçus, bords de mer.
Va-et-vient entre un présent mouvant, éclaté, et ce qui reste du passé, inscrit au plus profond de mon être. Inconscient, parfois refoulé.
William Guidarini
Entre 2013 et 2018, William Guidarini s’immerge sur la durée à Venise et y développe ses thèmes de prédilection : les difficultés d’être au monde et à soi, et sur la quête, qui se mêlent à un questionnement sur le temps, qui sculpte les êtres et les choses, et l’oubli, qui sculpte la mémoire.
Venise et ses îles Photographies William Guidarini
Textes Laura Serani et Marc Augé
Direction artistique Laura Serani
Design graphique Werner Jeker
Arnaud Bizalion Editeur
112 pages – 94 photos – Broché, couverture avec rabats
