C’est grâce à l’organisation des Imaginaires Emancipés par Akaa lors de Manifesta Lyon et à la collaboration de la galerie Magnin•A que j’ai pris connaissance et que j’ai pu étudier le travail de Nathalie Boutté.
Le premier réflexe est de considérer les résultats de son savoir faire exceptionnel comme des œuvres graphiques, voire sculpturales dans leur aboutissement final.
Un peu trop facile pour un photographe de jeter une opinion sur une première déduction. En matière de photographie se sont plus sûrement toutes les impressions qui comptent. Lorsque la lumière, dans tous ses états, se rappelle à nous, alors le fond de l’impression tout comme sa forme sont au rendez vous. Mieux, cette réflexion vaut aussi bien pour l’aspect physique matérialisé de l’impression que pour l’aspect émotionnel de l’impression qui sera ressenti par le lecteur.
L’intervention manuelle dans la photographie, pour sa construction et/ou dans son aboutissement, n’a jamais été rédhibitoire, même si elle est administrée par un tiers (nombreux sont les «grands» photographes qui seraient toujours inconnus s’ils n’avaient croisé de «grands» tireurs de laboratoire).
Les œuvres ré-interprétées par Nathalie, à partir des photographies magnifiques de Rufus W. Holsinger qui sont archivées au sein du très beau fond photographique de l’Université de Virginie, méritent toute notre admiration.
Il est certain que la photographie a pris son essor autour de l’instantané dans la capture de la lumière ; mais, la restitution de l’image est très souvent une question de patience et longueur de temps. Surtout pour aboutir à un résultat aussi interpellant et émouvant à la fois.
Thierry Maindrault
http://www.magnin-a.com/fr/artistes/presentation/76/nathalie-boutte
