Surveillance totale ? Caméras vidéo dans les banques, les grands magasins et les espaces publics ; publicité basée sur des algorithmes et cookies sur Internet… La collecte de données gouvernementales et le stockage en “cloud” privé – aujourd’hui, nous considérons l’observation permanente et le partage des données comme une partie normale de notre vie quotidienne. Nous utilisons constamment des services comme Google Maps, nous regardons des films en continu, nous essayons de nouvelles applications de santé passionnantes et explorons des possibilités inimaginables en suivi continu. Nous suivons des amis et des inconnus sur Facebook, Twitter et Instagram, et nous-mêmes sommes constamment suivis. Nous profitons des nouvelles technologies et services numériques et sommes prêts à rendre notre vie privée de plus en plus publique. Depuis longtemps, la surveillance et les mega-données sont devenues un enjeu social majeur.
La surveillance contemporaine ne se limite pas à la surveillance visuelle. Mais pour comprendre comment fonctionne la surveillance, il est nécessaire d’aborder l’aspect photographique. Aujourd’hui, toute notre existence est photographiée et visualisée à un degré sans précédent, ce qui soulève de nouvelles questions sur la visibilité volontaire et involontaire ainsi que sur les problèmes photohistoriques liées au fait d’observer ou d’être observé. L’exposition Watched! Surveillance, Art & Photography examine les complexités de la surveillance moderne en mettant l’accent sur la photographie et les médias visuels. Les œuvres de l’exposition traitent de thèmes allant des technologies utilisées par les organismes de gouvernement et de contrôle aux pratiques quotidiennes de surveillance qui sont devenues parties intégrantes de notre vie, en particulier dans les médias sociaux. La question est de savoir comment l’art contemporain et la théorie des médias peuvent contribuer à une meilleure compréhension de notre société de surveillance moderne..
L’exposition intitulée Watched! Surveillance, Art & Photography, visible du 18 février au 23 avril 2017 à C/O Berlin, présente des œuvres d’une vingtaine d’artistes internationaux qui proposent différents commentaires et réactions à cette question. Il combine des pratiques artistiques émergentes, représentées par de jeunes artistes tels que Julian Röder, Viktoria Binschtok et Esther Hovers, avec des œuvres d’artistes reconnus internationalement comme Hito Steyerl, Trevor Paglen, Jill Magid, Hasan Elahi, Paolo Cirio, Adam Broomberg et Oliver Chanarin, James Bridle et Ai Wei Wei afin de présenter le plus large éventail possible d’approches artistiques. Les artistes de l’exposition s’approprient des technologies comme la vidéosurveillance, la reconnaissance faciale, Google Street View, le lifelogging numérique, et l’animation virtuelle. Ils examinent le besoin de sécurité et de sûreté, qui est souvent utilisé comme un argument pour accroître la surveillance tout en ignorant souvent les problèmes des contrôles discriminatoires et de criminalisation qui en sont la conséquence. Le spectateur est invité à réfléchir sur la façon dont nous pouvons vivre dans une société avec divers réseaux de surveillance sans contribuer aux inégalités que la surveillance produit.
Watched! Surveillance, Art & Photography
Du 18 février au 23 avril 2017
Fondation C/O Berlin, Amerika Haus
Hardenbergstrasse 22-24
10623 Berlin
Allemagne