Arpenter les rues d’Alger me fait ressentir ce besoin irrépressible de figer les vibrations ressenties par le regard et la rencontre tout en questionnant la notion de perception visuelle dans la vie quotidienne. Flâner dans les rues et marcher la tête dans les nuages tout en gardant ces pieds sur terre avec les sens qui s’aiguisent en se confrontant aux bruits, aux odeurs et aux différentes scènes de vie en partant des quartiers périphériques d’Alger et en atterrissant enfin dans son centre-ville avec un passage inévitable par les galeries souterraines de la ville via le métro. La photographie a cette capacité de fixer l’émotion momentanée que l’on ressens lors de longues marches dans les rues des différentes villes algériennes, celle qui nous accroche, qui nous fait peur et qui excite nos sens, tous nos sens. Je confie cette dernière à celui qui l’observe comme un objet de passation et je souhaite que l’image interpelle sa propre mémoire et ses propres sens.
Walid Yassine Medjati