Si, depuis son invention, bien des peintres ont utilisé la photographie comme base de leurs compositions, peu en ont fait un outil de documentation de leur pratique. C’est à cet exercice, modeste et sage, que se livre Vong Sopheak en enregistrant dans son atelier les différentes étapes de ses peintures et dessins. Cette accumulation chronologique de souvenirs d’une œuvre en devenir s’apparente à un carnet de notes qui garde trace d’éléments que l’on ne pourra plus voir une fois le travail achevé. Elle rend caduques, d’une certaine manière, les analyses scientifiques auxquelles ont soumet souvent la peinture ancienne pour y découvrir repeints et restaurations, remords et esquisses abandonnées au profit d’une nouvelle inspiration.
En documentant le travail au fur et à mesure de son élaboration, le jeune peintre assigne à la photographie une fonction simple de mémoire mais il la complète de vues de son atelier lorsque la lumière illumine l’espace, de natures mortes sur des détails de ses outils, papier, pinceaux, tubes, crayons, tout ce qu’il ne peint pas, en fait. Ce n’est qu’un accompagnement, mais délicat, sensible, et qui situe la photographie de façon originale, au service d’une autre création, d’une autre modalité, infidèle, de la représentation.
FESTIVAL
Photo Phnom Penh 2013
Du 30 novembre au 31 décembre 2013
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