Dans la recherche collaborative d’Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac (duo), la photographie dialogue avec la mise en scène. Leurs installations à protocole de réactivation ou leurs pièces photoscéniques évoluent dans le temps de leur exposition, en “intra-agissant” avec leur environnement de présentation, selon les réagencements successifs des objets photographiques et autres matériaux qui les constituent.
Ils sont représentés par la Galerie Valeria Cetraro (Paris) avec laquelle ils collaborent pour la présentation de trois solo (duo) shows en 2016, 2018 et 2020. Se déplaçant entre arts visuels et vivants, ils installent leurs travaux, entre autres, à la Comédie de Caen, au Théâtre de l’Usine de Genève, à la Biennale für aktuelle Fotografie à Ludwigshaffen, pour le 40ème anniversaire du Centre Pompidou avec le CPIF à la Ferme du Buisson à Noisiel, ou encore, au Grand Café de Saint Nazaire.
En résidence à la Villa Kujoyama pendant l’hiver 2020, Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac mènent une triple recherche en écho d’un travail dramaturgique autour de l’adaptation du roman de science-fiction techno queer d’Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit (1969).
« Malgré l’interruption virale de notre résidence au deux-tiers de sa durée, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer, grâce au formidable travail d’accompagnement de l’équipe de la Villa Kujoyama, quasiment tou.t.e.s les interlocuteurs.trices que nous souhaitions approcher à Kyoto. Ces rencontres ont été déterminantes pour le projet que nous avons pu suffisamment avancer pour pouvoir présenter une première version de la pièce cet automne. Nous avons aussi eu la chance d’avoir plusieurs jours de chutes de neige sur les montagnes du Kansai, ce que nous espérions pour pouvoir retracer la saison dans les objets photoscéniques issus des prises de vue in situ. Enfin nous avons résidé à la Villa en simultané d’une équipe fantastique de résident.e.s. On s’est régalé. »
Leurs recherches, expérimentations en studio et le travail théâtral en compagnie de leurs collaborateurs Nagi Gianni et Simo Kellokumpu, convoquent les paysages cryosphériques inspirés du cyberpunk nippon, les phénomènes de transparence, avec un focus sur le glissement entre l’opaque et l’optique au Japon, et une étude des poudres et pigments blancs (oshiroi/gofun) utilisés dans les arts de l’archipel.Les prises de vue réalisées à partir de ce travail à Kyoto et Nagano sont, à l’issue de la résidence, imprimées sur des matériaux divers pour constituer le corpus des objets photographiques de leur troisième pièce photoscénique, de l’Ekumen.
« La vidéo est un medium que nous croisons dans nos travaux en solo, notamment Vincent, mais pour ce qui est du duo, la photographie et la scène concentrent en leur rencontre le focus medial de nos expérimentations. Cependant, pour ¡ Viva Villa !, nous allons l’utiliser, une première fois, pour documenter, puis diffuser dans l’installation pendant toute la durée de l’exposition, les réactivations de la pièce qu’il nous faut anticiper du fait des circonstances sanitaires. L’expérience nous intéresse.”
Site : www.petrelroumagnacduo.com