Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, Isabelle Le Minh explore l’essence et les limites du médium phare de l’image, en réactive l’histoire, les techniques et les théories. Ses productions, témoins d’un travail polysémique, ont été exposées notamment aux Rencontres d’Arles, à Paris Photo, au Frac Normandie Rouen, au Goethe Institut à Paris et récemment au Centre régional de la photographie des Hauts de France avec l’exposition NOT THE END. Représentée par la Galerie Christophe Gaillard, elle y a présenté en septembre 2019 l’exposition Before Something New et vient de publier sa première monographie After Photography & Beyond. En 2020, la Fondation Alfred Ehrhardt à Berlin présente sa première exposition personnelle en Allemagne, Cristal réel, after Alfred Ehrhardt.
Le travail d’Isabelle Le Minh questionne la nature du médium photographique, la notion d’auteur mais aussi le rapport au temps et à l’espace dans ses oeuvres, des éléments perçus à la fois comme des expérimentations et des prolongements.
Au Japon et durant sa résidence, Isabelle Le Minh retrace le parcours en terres nippones de James Lee Byars, figure américaine énigmatique de l’art contemporain. En réactivant une vue d’exposition de Byars au Musée municipal de Kyoto datant de 1962, elle créé un dispositif qui invite le spectateur à faire l’expérience du point de vue dans l’espace et dans le temps, deux notions fondamentales du champ photographique.
« Ma résidence a duré 3 mois, ce qui est peu compte-tenu de l’ampleur de mon projet et des difficultés rencontrées. Pour un artiste, séjourner au Japon, c’est un peu se retrouver comme un enfant dans un magasin de bonbons, tant les possibilités semblent nombreuses (mais pas toujours accessibles). La cérémonie du thé, la visite des temples bouddhistes de l’école zen rinzai où Byars fit des performances et le temps passé dans un atelier de masque Nô à sculpter le bois furent pour moi, contre toute attente, de vrais moments forts. Je ne m’attendais pas non plus à ce que la nature soit aussi omniprésente à Kyoto, ses manifestations – parfois impressionnantes – ont insufflé un peu de magie et de poésie dans mon quotidien. Ce séjour m’a bien sûr enrichie, stimulée et ouvert de nouvelles perspectives».
Je considère la vidéo comme une sorte de photographie « augmentée » en raison de ses spécificités par rapport à l’image fixe, notamment sa temporalité ou son caractère séquentiel – au sens où le défilement des images se fait dans un ordre imposé au spectateur. J’y ai recours lorsque je souhaite monter ensemble une importante séquence d’images (comme c’est le cas dans la pièce This is the artist qui est plutôt un diaporama) ou quand je souhaite travailler sur le temps pendant lequel des images sont données à voir comme avec la boucle vidéo Flicker, after Paul Sharits, un montage très rapide de centaines de mires et de chartes que j’ai conçu comme un dispositif immersif en hommage au cinéma structurel américain des années 60.
– ACTUALITÉS :
Noir & Blanc : Une esthétique de la photographie – Collection de la Bibliothèque Nationale de France, Grand Palais, Paris
12.11. 20 > 04.01. 21
https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/noir-blanc-une-esthetique-de-la-photographie
EN COURS :
APPARATUS, Frac Grand Large,
19.09.20 > 03.01.21
http://www.fracnpdc.fr/?p=9459
La photographie à l’épreuve de l’abstraction, Centre Photographique d’Ile de France
26.09 > 13.12.20
http://www.cpif.net/fr/programme/photographie-epreuve-abstraction