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¡ Viva Villa ! 2020 : Benjamin Mouly

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Benjamin Mouly a étudié la photographie à l’ENSP d’Arles et l’art contemporain à la HEAD de Genève. Son travail a été exposé en France et à l’international (Periscope : Beyond Photography, MC2 Gallery Milan 2017 – Hojas de Perro, Alliance Française de Bogota, Colombie 2015) à l’occasion d’expositions personnelles (De concert, galerie Les Filles du Calvaire, Paris 2015), collectives et de foires. Il collabore depuis 6 ans avec la galerie Les Filles du Calvaire et il était artiste membre de la Casa de Velázquez (Madrid) en 2019/2020.

Ma résidence à la Casa de Velázquez m’a permis de développer le projet For The Birds. Il s’agit d’un projet hybride, entre vidéo et installation. L’utilisation de la vidéo me permet de confronter mon intérêt pour l’image avec mes préoccupations actuelles qui relèvent autant de la performance que de la sculpture. L’image mouvement fait exister dans le temps des objets – souvent en sucre – et des situations – en lien notamment avec les oiseaux et le corps d’acteurs – éphémères ou furtifs. Mon travail se nourrit de composantes variables telles que des oiseaux, du sucre, du saindoux et des gestes. Le projet For the Birds que je continue de mener fait cohabiter chacun de ces éléments sans hiérarchie et avec une certaine dose d’humour. 

Julie SAS nous parle de son projet :

« For the Birds » est un film composé d’un ensemble de saynètes [1] présentant un personnage multiple, cherchant à tisser une relation avec des oiseaux au moyens de matériaux insolites – le sucre, le gras – ou de techniques d’approches poétiques – l’attente oisive, la chorégraphie de gestes, la pratique amatrice de l’art. Figure de prestidigitateur dandy, sculpteur sur saindoux, peintre d’intérieurs de vestes, statue vivante, amateur de bagarres mais aussi de siestes, l’impersonnage de ce film est un expérimentateur. Inventeur de sens multiples et de modes d’action composites, mobiles, procédant d’occasions, il esquive le sérieux d’une approche scientifique par le burlesque de sa démarche, et permet ainsi l’avènement d’une autre modalité d’être au monde, en relation à la nature et aux oiseaux. En résulte la fabrique d’un écosystème de formes dont les qualités naturelles ou artificielles se trouvent saisies dans un jeu comique de renversement des valeurs.

       Oscillant entre le documentaire, le western et le cinéma muet, « For the Birds » fait varier les genres et les registres autant que les regards. Soumis au déséquilibre, ceux-ci fabriquent une perception éclatée et polymorphique de la réalité en degrés et variables potentiellement infinis. Ainsi « For the Birds » est un film qui incarne les ressources insoupçonnées du domaine du vivant et l’éventail vertigineux des possibles qu’offre le champ du visible dès lors qu’il se conçoit hors de la seule perspective humaine. D’ailleurs « For the Birds » ne s’adresse pas forcément à des spectateurs humains, et après tout, comme un homme nouveau l’a un jour dit :« L’esthétique est à l’artiste ce que l’ornithologie est aux oiseaux »[2].

 

[1]         Une « saynète » est une petite comédie bouffonne jouée en entracte dans le théâtre espagnol. Le terme a pour origine le mot « sainete », qui désigne un petit morceau de graisse que l’on donne aux oiseaux pour les récompenser.

[2]         Citation de Barnett Newman, 1952

 

Site : www.benjaminmouly.fr

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