Et vous, comment comprenez-vous cette photo ? Chaque jour de la semaine, les étudiants de l’ESJ Pro partent dans la rue à la rencontre des festivaliers de Visa pour l’Image, pour leur demander leur interprétation d’une photo. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, seule l’imagination compte. Deuxième épisode avec une photo de Victor Moriyama visible dans l’exposition « La déforestation de l’Amazonie ».
« C’est l’Amazonie ». Les passants sont presque unanimes. La végétation luxuriante et tropicale de la photo de Victor Moriyama leur évoque le poumon de la Terre. « Ça me fait penser au Brésil. L’homme cherche peut-être des noix d’arec », lance Georges, venu de Haute-Savoie, spécialement pour le festival, avec sa femme Brigitte.
Parmi les personnes interrogées, seule Salima pense à un endroit différent. Pour la jeune femme, qui ne connaît pas Visa pour l’Image, la photo lui rappelle plutôt l’Asie : « l’Indonésie ou la Malaisie » et « les noix de coco ».
« L’Amazonie, on l’associe forcément à la déforestation »
L’homme perché sur un palmier, que le photographe a pris soin de placer au centre de la photo, interroge davantage. Que fait-il ? Deux versions s’opposent. Une sombre, pour Marc et Chantal, qui répondent sans hésiter et qui connaissent bien le sujet : « Il monte très haut pour surveiller la forêt, menacée de déforestation. » Même impression pour Viviane et Murielle, deux amies nouvellement installées à Perpignan : « L’Amazonie, on l’associe forcément à la déforestation. On en parle tellement, on a l’impression que c’est inéluctable. »
Dominique et Marie-Claude livrent, eux, une interprétation plus optimiste : « La photo est vraiment belle, ça me fait penser à quelque chose de positif. Pas du tout à l’huile de palme. »
En lisant le thème de l’exposition, « La déforestation de l’Amazonie », Henri et Annick de Perpignan, s’étonnent : « Pourquoi une composition si esthétique pour montrer quelque chose de si dramatique ? »
Il y a enfin la version plus loufoque et inventive de Georges et Brigitte : « Peut-être que l’homme cherche du réseau. On a vu quelque chose de similaire en République dominicaine. Ils appelaient ça l’arbre à téléphone. »
Audrey Duquenne
