L’exposition « Pandémie(s) » présentée à Visa pour l’Image dresse un premier bilan de l’épidémie du Covid-19 à travers le monde. Projet collectif, le pluriel adossé à Pandémie(s) manifeste autant le regard singulier de chacun des photojournalistes que les multiples conséquences de cette crise.
Le Covid-19 oblige pour la première fois les festivaliers de Perpignan à avancer masqué et suivre un parcours fléché au sol. Sur les murs du couvent des Minimes, il est l’objet d’un projet collectif. Pandémie(s) est un récit illustré de la propagation du coronavirus à travers le monde, « l’événement majeur de ce début de siècle », rappelle le texte d’introduction.
Frise chronologique
Le choix a été fait de présenter les photos par ordre chronologique. Le point de départ de l’exposition est donc de celui de l’épidémie : Wuhan, cette ville chinoise devenue le centre du monde à la fin du mois de janvier 2020. A ce moment là, les Français ne savent pas encore qu’ils vont être confinés comme la moitié de l’humanité une poignée de semaines plus tard. « J’étais la première à dire que ce n’était qu’une grippette et qu’on en faisait trop ! « , se rappelle Marie, une fidèle de Visa pour l’Image.
Épidémies locales
Au fil de l’exposition, les clichés témoignent non seulement de l’expansion de l’épidémie à travers le monde mais aussi de la régression des libertés et de l’abandon de l’espace public. La présence policière autour des visiteurs fait d’ailleurs écho à celle figée sur les murs de la salle d’exposition.
Les images de centre commerciaux pris d’assaut, des héros en blouse blanche et de cercueils alignés par dizaine frappent comme autant de flashbacks rappelant les temps forts de cette crise. Une situation sans précédent où l’on a vu des hôpitaux se construire en quelques jours en Chine, des wagons de TGV aménagés en salle de réanimation ou La Mecque vide pour le premier jour du ramadan.
La reconquête de l’espace public, elle, n’est que partielle dans un environnement où les êtres humains avancent masqués. Et l’application du protocole sanitaire pour la sortie de l’exposition rappelle aussi aux visiteurs que la pandémie n’est pas encore derrière eux.
Samir Touzani
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