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Visa pour l’image 2013 –Don McCullin

Un ami, un héros, une inspiration, un trésor national : il m’est difficile de choisir un qualificatif unique pour décrire Don parce qu’il représente toutes ces choses pour moi.

Comme pour la plupart des aspirants photojournalistes de ma génération, Don figurait tout ce qui pouvait m’inspirer, l’incarnation de tout ce qui était enthousiasmant dans le photojournalisme. Le premier livre photo que j’ai acheté de ma vie fut Homecoming, et c’est toujours l’un de mes favoris – j’étais loin de me douter à cet âge-là que l’auteur – mon héros – deviendrait un ami si proche.

Quand mon ami photographe Ian Parry mourut en 1989 pendant la révolution roumaine, je lançais une bourse en son honneur et je sus immédiatement qui je souhaitais mettre à sa tête – Ian partageait mon admiration pour Don et son travail et c’était le choix qui s’imposait.
J’étais alors directeur photo au Sunday Times où Don avait passé le plus gros de sa carrière, et je pensais que cela, ajouté au caractère absolument tragique de la mort de Ian à un si jeune âge, m’aiderait à persuader Don d’accepter ce rôle.
À ma grande déception, Don répondit que, « bien que compatissant », il allait décliner cette offre parce qu’il « n’assumait pas ce genre de rôle ».

Il m’appela le lendemain et s’excusa en disant « j’y ai réfléchi et j’ai réalisé que c’était mon devoir d’accepter et de soutenir les jeunes photographes en l’honneur de Ian ».
C’était il y a 24 ans, Don a été le directeur du fond depuis lors et nous avons bâti une belle amitié au fil des années.

Don a commencé sa vie dans les quartiers pauvres, se mêlant aux mauvais garçons de Finsbury Park à Londres, un quartier difficile dans l’immédiat après-guerre avec peu d’espoir de s’échapper, excepté que Don était différent, il avait du talent, une aptitude pour le dessin, encouragée par son père, et plus tard il devint clair qu’il avait un don pour créer des images. Il utilisa ce don pour faire une photographie du gang qu’il fréquentait, qui fut publiée dans The Observer à Londres, et ça y était, Don avait trouvé sa porte de sortie et ne regarda jamais en arrière.

Avec toutes les choses qu’il a vues et expérimentées au cours de sa vie, il n’est pas surprenant qu’il se laisse parfois dériver dans le monde sombre peuplé des démons et des visages tourmentés qu’il a pu photographier, mais aujourd’hui il parvient à trouver un certain réconfort auprès de sa famille et de ses amis dans sa belle maison de la campagne anglaise.

J’ai été présenté à David Douglas Duncan il y a quelques années et j’ai mentionné que je connaissais bien Don et qu’il m’avait demandé d’adresser à David ses meilleurs vœux – David me regarda, posa sa main sur mon épaule et dit : « Don McCullin, ça c’est un homme ! ».

Cette année, Don sera la star du Visa pour l’Image, et comme une comète qui mettrait un quart de siècle pour atteindre notre système solaire, sa présence nous surprendra, nous illuminera et nous inspirera. Il est particulièrement fier de l’exposition à venir – il a passé de nombreuses heures dans sa petite chambre noire chez lui à réaliser ses impressions spécifiquement pour l’occasion, alors préparez-vous à être éblouis.

Aidan J Sullivan
Vice President Photo Assignment, Editorial Partnerships and Development Getty Images

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