Au début de la saison touristique, fleurissent sur le sable une multitude de constructions sauvages qui, l’espace d’un été, accueilleront bars et restaurants de plage.
La saison passée, il ne reste plus que des fantômes dans ces espaces immenses. Squelettes de parasols, fauteuils éventrés, paillotes démantibulées aux rideaux arrachés, déchets abandonnés donnent à ce paysage un air de désolation et de fin du monde au milieu duquel on peut apercevoir quelques rares silhouettes.
Ces lieux à l’abandon exercent sur moi une fascination qui me pousse à les immortaliser, mais au-delà de cela, ils sont propices à l’expression de ma démarche artistique.
L’objectif de cette série est double :
D’une part rendre compte de l’esthétisme et de la force qui se dégagent de ces endroits désertés en exacerbant les jeux d’ombre et de lumière, les textures, en rendant palpable le silence qui englobe ces lieux où le temps paraît s’être arrêté.
D’autre part dénoncer les effets négatifs d’un développement touristique non contrôlé sur des paysages naturels à haute valeur environnementale et ainsi interpeller le spectateur sur leur devenir.
Virginie Caquot
