Cette série du photographe colombien Andres Millan intitulée My home is my castle (Ma maison est mon château) a été initiée deux mois après le tremblement de terre qui a secoué le Mexique en septembre 2017, à Juchitan, Oaxaca, l’une des zones les plus touchées. Andres Millan a articulé son travail autour de l’idée de la maison, partie structurelle de la famille, et la remise en question de sa notion de « foyer » après une catastrophe d’une telle ampleur. Dans ses images, on peut ainsi voir le visage de gens qui ont terminé migrants dans leur propre ville, sur leur propre territoire. Les portraits de familles et d’hommes et de femmes seuls ont été réalisés aux endroits où ces personnes vivaient avant les événements. Andres Millan a également mis en scène des portraits d’enfants avec des « piñatas », représentant leur idée d’une « maison » en accrochant l’objet à l’endroit exact où leur véritable maison se tenait. Le photographe colombien a également utilisé un esthétique particulière en illuminant toutes les images d’une lumière bleue et rouge, et un processus contraignant, ne photographiant qu’une seule image par jour, à minuit, l’heure exacte du tremblement de terre qui a frappé Juchitan, Oaxaca. « La couleur et l’obscurité sont utilisées comme une référence à la première image que j’ai vue du séisme depuis la Colombie », dit-il. « Il était minuit, la lumière avait disparue, et les seules choses qui éclairaient la transmission en direct étaient des lanternes de téléphones portables et la lumière d’une voiture de police. Cette lumière parle aussi de l’état d’urgence. Toutes les photos ont été prises à l’heure exacte du tremblement de terre, alors j’ai choisi de n’en faire qu’une par jour. » Andres Millan veut aujourd’hui que son projet photographique serve de pont pour connecter les six familles à des organismes, elles qui ont tout perdu et ont besoin d’aide pour reconstruire leur maison.
Andres Millan est un photographe colombien membre de Cargo Collective.