Jeanne Balibar, Elodie Bouchez, Arielle Dombasle, Zita Hanrot, Mathilda May, Helena Noguerra, Karole Rocher, Sonia Rolland, Florence Thomassin, Alice Vial et Elsa Zylberstein. Elles se sont toutes déshabillées devant Véronique Vial pour son exposition et son livre.
J’ai réalisé ce livre pour rendre hommage à l’élégance et à la sensualité féminine. Depuis des années, je photographie des femmes pour des magazines, habillées, maquillées, masquées derrière l’image qu’elles se donnent. Je voulais redécouvrir la femme, la vraie, pas simplement dénudée, mais sincère, réelle, touchante. Et en même temps la maintenir à distance, comme pour montrer – aux hommes, bien sûr – qu’il faut savoir la gagner, la convaincre d’être elle-même, la respecter. Le jeu de la séduction d’abord, toujours, c’est un droit. La femme désirable, c’est un droit pour elle-même.
La féminité et la sensualité des actrices françaises m’ont toujours inspirée. À chaque nouvelle rencontre, je suis inévitablement surprise par l’élégance naturelle et parfois mystérieuse qui se dégage d’elles. Un « je ne sais quoi », qui les rend si désirables… J’ai eu envie d’explorer ce sentiment, de le partager. Et de l’interpréter, forcément.
L’évidence a surgi de combiner leur jeu de comédienne et le mien, en leur demandant un numéro de charme, dans une chambre d hôtel ou tout autre lieu de leur choix. Chacune a choisi un personnage, un fantasme, une posture féminine sensuelle à imposer.
Et très vite, j’ai compris que le striptease d’une grande comédienne se transformait en un protocole imprécis, insaisissable.
Arielle, par exemple, virtuose de la séduction, m’a fait penser à une courtisane moderne par sa vivacité, sa culture et sa générosité, mais elle reste un esprit libre, pur et frais comme une enfant, et c’est ce que j’ai voulu montrer d’elle.
D’emblée, Elsa a fait preuve de retenue, de contrôle. Cela m’a amusée de la présenter en dominatrice, et elle a joué le rôle avec beaucoup de retenue et de naturel.
Faire d’Alice une pin up américaine, cela convenait parfaitement à ses formes si voluptueuses. Elle a même voulu se faire couper les cheveux pour l’occasion. Gaie, créative, elle m’a semblé un vrai volcan de joie de vivre.
Un grand merci à Carol, qui ne s’était jamais laissé photographier de façon si féminine et qui s’est généreusement dévoilée. Cela m’a profondément touchée d’assister à cette mutation.
Élodie a joué une très belle et sensuelle femme de luxe. Sa douceur, sa grâce, l’élégance de ses poses ont apporté une touche veloutée à cette séance.
Libre dans son corps, Helena a imposé un langage fluide, honnête, transparent. Une libération pour moi en tant que photographe.
Décidée à jouer le jeu à fond, Florence m’a demandé de trouver un hôtel de passe, dénué de luxe. Et ce fut un régal d’observer sa liberté d’expression, sa créativité sans retenue.
Sonia est la dernière comédienne que j’ai photographiée pour ce livre et elle m’a redonné la fraîcheur que j’avais au début du projet. Elle a été tout simplement magnifique dans sa pureté.
Zita, enfin, correspond parfaitement à ce qui me manquait. Je voulais rencontrer une jeune femme, joueuse et désinhibée, mais qui ne connaisse pas encore la force spontanée de son pouvoir de séduction.
Plus réservée et élégante, Matilda, définitivement très femme, m’a un peu intimidée. Je ne voulais pas la pousser, comme je peux le faire parfois par jeu, à s’exprimer davantage dans le caractère choisi.
Merci à toutes les comédiennes qui ont accepté de poser en choisissant un personnage à interpréter. Prostituée dans un hôtel de passe, pin up en studio, dominatrice dans son donjon, courtisane dans son palace, femme simple et nature à la maison, maîtresse femme dans un charmant hôtel discret d’un bon quartier, James bond girl, « Belle de jour » de luxe, fruit exotique… Chacune a su rester elle-même, simplement belle et lumineuse, sincère, tout en composant une partition.
Véronique Vial
Toutes Nues, Véronique Vial
Jusqu’au 5 février 2012
Galerie W Eric Landau
44 rue Lepic Paris 18
01 42 54 80 24
10h30 / 20h00 | 7/7 jours