A l’occasion de sa vente aux enchères annuelle de photographies, De Baecque & Associés propose, le jeudi 20 juin 2019 à Lyon, un ensemble inédit d’épreuves photographiques et de dessins de Roger Parry (1905- 1977). Cette vacation permet de retracer l’ensemble de la carrière de cet artiste à qui le Jeu de Paume consacra une exposition Roger Parry. Photographies. Dessins. Mises en pages du 18 septembre au 18 novembre 2007.
Les différents lots offrent la redécouverte d’un photographe de l’entre-deux-guerres, et permettent de mieux connaître celui que le collectionneur et historien de la photographie, Christian Bouqueret (1950- 2013) appelait le «Météore fabuleux». Ce rare ensemble souligne la grande singularité de l’œuvre de Roger Parry, tout en dévoilant la diversité de ses talents. Quelque 450 épreuves photographiques de Roger Parry (1905- 1977) Roger Parry n’a laissé aucun écrit car il se reposait sur la puissance de la photographie. La diversité des épreuves témoigne du rapport à l’image très précurseur de Roger Parry et de son œil acerbe, et pour la photographie française des années 1930, il reste un cas particulier. Il se montra beaucoup plus inventif que nombre de ses contemporains.
Avec Fabien Loris (1906-1979), et sur un texte de Léon-Paul Fargue (1876- 1947), il réalisa Banalité, livre surréaliste paru en 1930. Un exemplaire de ce livre mythique passera aux enchères.
Cette photographie, s’intitulant Paris, 1943, paraît à la Libération dans A Paris. Sous la botte des nazis (éditions R. Schall). Roger Parry réalisait des images à plusieurs niveaux de lecture : ici, la calèche donne une note intemporelle à Paris que la présence du soldat allemand resitue dans le temps. Sous l’Occupation, toute personne photographiant la Wehrmacht encourait la peine de mort. L’intrépidité ressort bien de la personnalité de Roger Parry. En 1930, il partait déjà pour l’Afrique en bateau. Démarche audacieuse pour l’époque ! Toujours en quête d’aventure, il vécut chaque voyage comme une expérience qui nourrissait le suivant. Il se rendit, en outre, aux Antilles en 1932. A Tahiti, il se détacha des images de cartes postales, et photographia, en 1932, des lépreux ou une mère portant dans ses bras son enfant décédé. Raiatea départ du bateau à Uturoa, Tahiti, 1932 fait partie d’un ensemble de 13 tirages argentiques d’époque constituant vraisemblablement la
maquette du livre s’intitulant Tahiti. Publié en 1934 par la NRF chez Gallimard, cet album se vit illustré par 106 photos de Roger Parry. En Hollande, il prit toute une série de photographies extraordinaires, à l’occasion de la publication de Zuyderzée de Jeff Last (éditions NRF Gallimard 1938), et posa son regard sur une microsociété de pêcheurs hollandais : il réalisa des portraits d’un humanisme absolu qui figurent parmi ses photographies les plus émouvantes. De ce voyage, une exceptionnelle réunion de 16 grands tirages argentiques d’époque sera proposée aux enchères : montées sur carton, ces photographies constituent l’exposition qui s’est tenue à la galerie Paul Magné – 73, boulevard Saint-Michel à Paris – du 14 avril au 12 mai 1938.
Il rejoignit la NRF Gallimard avant la Seconde guerre mondiale ; il y mena de nombreuses collaborations comme en témoigne, entre autres, Terreur, vers 1933-1935, un tirage argentique, une probable étude pour la couverture d’un roman policier. Son talent s’illustra tout particulièrement dans la collection l’Univers des formes qui lui permit de demeurer dans l’absolu et le beau, sans devoir rendre de comptes : il y travailla dès 1948 aux côtés de son ami, André Malraux (1901-1976). Cette collection s’inscrit dans une longue collaboration entre les deux hommes.
Au cours de sa carrière, il utilisa de multiples techniques : les photomontages rares pour l’époque, les surimpressions, les rayogrammes… Aussi il retravailla les images : il les recadra, les agrandit…
Vente aux enchères publique – Photographies anciennes et modernes et matériel photographique
Jeudi 20 juin 2019 à 14 h 30
70 rue Vendôme
69006 Lyon