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Vartan Avakian – Volume 1: Arabic Home Interiors

Vartan Avakian poursuit une réflexion sur la culture populaire a travers la vidéo et la photographie au sein d’installations s’attachant a rendre visible les limites formelles et techniques de chaque médium, dont il disseque les procédés de production par la confrontation avec une autre discipline. « Volume 1: Arabic Home Interiors« , notamment, est une vidéo en perpétuelle évolution revendiquée par l’artiste comme étant une oeuvre strictement photographique. Inspiré par les séries typologiques visant a étudier certaines communautés a travers un environnement privé prédéfini et souvent caricatural, il poursuit une investigation sur les intérieurs des maisons arabes. Un engagement culturel puisque l’espace privé est traditionnellement caché dans les cultures arabes, avec les moucharabiehs de l’architecture islamique ou les murs d’enceinte privés qui s’elevent dans les pays du Golfe. Une revendication esthétique également puisqu’il ne se rend pas lui-meme dans les habitats représentés. Observateur extérieur, il compile des vidéos amateurs trouvées sur Internet, souvent pornographiques et donc non destinées a exposer un espace privé, desquelles il supprime toute présence humaine pour n’en garder que les extraits d’un décor ignoré par les spectateurs. Il se dégage ainsi de la fausse promesse d’authenticité proclamée par les séries dont il s’inspire, la simple intrusion de la caméra dans un espace transformant la réalité en fiction. Ici, la caméra fait partie du décor intérieur original et les images qu’elle enregistre portent cette qualité additionnelle. L’environnement technologique contribue a dresser un portrait juste de l’intérieur et la basse qualité des vidéos intensifie ce réalisme. La pixellisation garantit la véracité et fournit donc paradoxalement plus d’informations qu’une video HD, tout en réclamant davantage d’attention. Comme dans le Nouveau Réalisme, Vartan Avakian rejete l’utilisation d’un matériau noble et transforme un matériel existant en une matiere créative qui contribue a rendre apparente la « vidéorie » de l’oeuvre. Les caractéristiques de la vidéo sont définies par ses limites techniques, celles au-dela desquelles elle cesse de fonctionner. La compression est telle que l’image animée ne serait plus identifiable comme telle si elle était accentuée. Formellement vidéographique donc, l’oeuvre n’en demeure pas moins photographique car elle est montée sous la forme d’une boucle parfaite sans début ni fin. L’oeuvre supprime ainsi la notion de temps inhérente a la narration progressive de la vidéo pour la remplacer par le concept d’espace caractéristique de la photographie.

A propos de cette vidéo, Hasan Khan écrit: « Des dichotomies mutuellement dépendantes, telles que l’attente et l’accomplissement, le caché et le visible, l’intime et le banal créent des points de bascule au sein de cette oeuvre structurellement tendue. »

« Cross-Time Stories » (performance inaugurale)
Du 9 mai au 9 juin 2012
Columbia University’s Morningside Camapus
116th Street and Broadway
New York City

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