La vente aux enchères de photographies organisée par Peter Fetterman aura lieu à Bonhams le 17 décembre, en personne à New York et en ligne dans le monde.
Avec des images emblématiques de Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor, Freddie Mercury, Elvis Presley, Barack Obama, John Lennon, la Reine, Twiggy, Paul McCartney, Audrey Hepburn et bien d’autres.
À cela s’ajoutent de merveilleuses images éditoriales de mode, des horizons urbains et bien plus de photographes emblématiques tels que Louis Stettner, Sabine Weiss, Jerry Schatzberg, Berenice Abbott, Norman Parkinson, Arthur Elgort et bien d’autres.
Il s’agit d’une vente aux enchères de photos vraiment merveilleuse, agréable et optimiste intitulée à juste titre «A Wonderful Life». Une première dans le monde de la photographie, une vente aux enchères de photos pure.
Afin de s’éloigner de l’élitisme du monde de l’art qui dérange Peter, il a voulu organiser une vente aux enchères plus accessible avec de superbes photos à des prix abordables / raisonnables en general et aussi pour les fêtes.
Bonhams souhaitait vraiment soutenir cette vision, avec de superbes tirages originaux des archives de Peter à partir de 1000 $.
Entretien avec Peter Fetterman par Laura Paterson
LP : Qu’est-ce qui vous a amené à faire carrière dans la photographie en Californie plutôt qu’au Royaume-Uni ?
PF : J’ai déménagé en Californie en 1979 pour poursuivre ma carrière de producteur de films. J’avais produit quelques films indépendants au Royaume-Uni, dont The Haunting of Julia, avec Mia Farrow mais c’était toujours une lutte pour obtenir des fonds et j’en avais assez de la négativité. J’ai accidentellement acheté ma première photo peu après mon arrivée à Los Angeles, pour 400 $. C’était une image de Max Yavno appelée Premier au Carthay Circle. Il semblait incarner mes aspirations professionnelles de l’époque. Je devais être fou de le faire car à l’époque, je disposais de seulement 2 000 $ et je conduisais une vieille voiture avec des freins en mauvais état. Si j’avais été sain d’esprit, j’aurais dépensé l’argent pour de nouveaux freins, mais j’avais été frappé par cette image. Ce premier achat a changé ma vie. Cela m’a mené sur le chemin de la découverte du pouvoir de la photographie et de la joie de collectionner. J’avais fini par produire un film pour MGM avec Luciano Pavarotti qui s’était transformé en cauchemar car toutes mes idées créatives furent totalement compromises par les lourdeurs du studio. La collection de photos est devenue ma thérapie à partir de ce moment-là et j’ai décidé de changer de carrière pour être entouré par les images que j’aimais, où je pouvais contrôlé mes propres goûts. J’ai commencé en tant que vendeur privé dans un petit appartement à loyer modeste et je n’ai jamais regardé en arrière.
LP : Quels sont les photographes qui continuent de vous inspirer après une si longue et fructueuse carrière dans le métier ?
PF : J’ai tellement de photographes préférés. Il est vraiment difficile d’en nommer un seul. Beaucoup sont dans cette vente aux enchères : Je n’ai pas de mots pour décrire le travail d’Irving Penn (lot 58) Two Guedras : Juste « Sublime », Ansel Adams (lots 65, 98), Thurston Hopkins (lots 14, 39), Sebastiao Salgado (lots 16, 84, 118), Ruth Bernhard (lots 69, 94, 116), Pentti Sammallahti (lots 18, 27, 100, 106), Paul Caponigro (lots 93, 101), George Tice (lots 10, 42, 103), Horst P. Horst (lots 35, 72, 87), Flor Garduno (lot 91), Bert Hardy (lots 32, 52, 58), Kristopher Albrecht (lot 40), Willy Ronis (lots 25, 51, 71, 110) et Lillian Bassman (lots 37, 64). Je pense que cette vente aux enchères est pleine de grands photographes dont les œuvres sont encore sous-estimées et, pour cette raison, complètement sous-évaluées. C’est pourquoi j’ai consciencieusement rassemblé leur travail. »
LP : Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux collectionneurs qui parcourent la vente ?
PF : Je pense qu’il n’y a que deux règles à respecter pour collectionner : n’achetez que ce que vous aimez et n’achetez qu’à quelqu’un ou à une entreprise en qui vous avez confiance et avec qui vous avez une relation .
LP : Qu’est-ce qui vous attire vers la photographie, par opposition aux autres médiums ?
PF : La photographie m’a toujours attiré comme moyen de collectionner pour deux raisons. Premièrement, son caractère immédiat et deuxièmement car c’est le plus abordable de tous les médiums artistiques. C’est le seul média sur le marché de l’art qui vous permet d’acheter ce qui sera au même prix que pour le Getty Museum ou le MoMA à NY. J’aimerais bien acheter un Modigliani mais je n’ai pas 50 millions de dollars en réserve cependant, je peux quand même acheter une très belle photo faite par un artiste important pour 1000$+, c’est accessible. »
LP : Avec quelles photos remplissez-vous votre maison ? Quels types d’images aimez-vous voir tous les jours ?
PF : Je suis attiré par la beauté et le style et les images qui confirment la joie d’être en vie d’où le nom de la vente aux enchères A Wonderful Life. Quand je vois une image comme Deux poires de Paul Caponigro (lot 93) ou Le dimanche à Harlem de Weegee (lot 80) ou La Dolce Vita de Thurston Hopkin (lot 14) ou Neal Cassidy and His Love d’Allen Ginsberg (lot 109), je me sens mieux. »
LP : Pourquoi cette sélection pour Bonhams ?
PF : Je me sens un peu comme Billy Graham. Je suis un évangéliste du pouvoir de la photographie afin de changer des vies comme celle-ci l’a fait pour moi. Je veux partager mon amour des images que j’ai sélectionnées avec un public aussi large que possible et avec de nouveaux « convertis », pour ainsi dire. Je veux que ce nouveau public ressente la même joie que ces photos m’ont données. Bonhams est une entreprise mondiale très respectée et il semblait tout à fait logique de s’associer, nous nous apportons mutuellement des compétences différentes pour une bonne relation.
LP : Y a-t-il une époque particulière de la photographie que vous aimez ?
PF : Je pense que l’une de mes périodes préférées est celle des années 1950 où l’optimisme de l’après-guerre a fait irruption, après l’austérité et les épreuves de la guerre. Une image qui capture cet espoir renouvelé est le magnifique Ballet du Bolchoï de Cornell Capa (lot 1). Il fut le premier photographe occidental à être autorisé à photographier les coulisses de la compagnie de ballet. Louis Stettner’s Girl Playing in Light Circles (lot 2) montre l’ancienne gare Penn station avant que la belle structure ne soit démolie. Nous avons joué un rôle déterminant dans la publication de ces belles images pour la première fois.
LP : Quels photographes méritent plus d’attention ?
PF : L’un des aspects les plus gratifiants de la collection est de faire de nouvelles découvertes au cours de votre vie de collectionneur. Le fait saillant récent a été la redécouverte de l’élégant travail de mode de Jerry Schatzberg (lot 6) et Halloween Party (lot 50), ainsi que son travail déterminant sur Bob Dylan (lot 78), où il a fait de Dylan une figure Byron-esque. L’une des découvertes les plus importantes et les plus joyeuses de toute ma carrière a été l’œuvre du grand photographe finlandais Pentti Sammallahti (lots 18, 27, 100, 106). Nous avons tous croisé son travail lorsque le grand Henri Cartier Bresson a inclus son chien en moto, Solovki (lot 106) dans l’exposition qui a ouvert la Fondation Bresson en 2003 à Paris. Pour moi, il est l’un des meilleurs « achat » de tout le marché de la photo. Les tirages sont si beaux et d’un prix si modeste. Bert Hardy’s Maidens in Waiting (lot 32) était une autre bonne découverte. Bert a travaillé pour l’équivalent anglais de LIFE Magazine, dans une publication appelée Picture Post où travaillait son bon ami et collègue journaliste photo Thurston Hopkins (lot 39). Tous deux sont des photographes totalement sous-estimés. J’ai découvert l’œuvre de Fred Lyon il y a plusieurs années, et je me suis fait le champion de son travail depuis. J’ai vu l’image de Lyon Nuit brumeuse (lot 49) et j’ai pensé que je devais rencontrer ce photographe. Il a maintenant 95 ans et possède les meilleures archives d’images classiques de San Francisco. Georges Dambier (lot 26) était un contemporain de Richard Avedon et Irving Penn, et a travaillé pour le magazine Elle français pendant les années 50. Sabine Weiss (lots 3, 20, 48, 104), à 95 ans, m’inspire toujours.
LP : Avec les fêtes qui approchent, à quoi faut-il penser lorsqu’on offre une photo à quelqu’un ?
PF : Je pense qu’offrir une photo comme cadeau de Noël est vraiment très spécial. Il montre au destinataire combien vous avez pris de soin à faire le choix final, combien vous êtes sensible à ce qui le rend si important pour vous.
LP : Quels sont les éléments clés qu’une bonne photo possède pour vous ?
PF : C’est simple pour moi de dire ce qui fait une bonne photo. Vous êtes une personne avant de voir une grande photo, et une personne différente après l’avoir vue.
A Wonderful Life : Photographs from the Peter Fetterman Collection
Vente numéro 25603
Bonham’s
Mardi 17 décembre, 2019 à 10:00
580 Madison Avenue, New York