Cet été, l’édition autrichienne du festival La Gacilly était de retour pour une sixième année, avec un parcours placé sous le signe de l’histoire, l’engagement et la poésie. Tour d’horizon.
Chaque année depuis six ans, le festival de photographie La Gacilly exporte ses expositions dans la ville de Baden, à une heure au sud de Vienne. La célèbre station thermale a ainsi arboré, tout au long de l’été, les photographies de l’édition 2022, auxquelles se sont ajoutés plusieurs accrochages organisés spécifiquement pour la ville.
L’édition autrichienne de La Gacilly a vu le jour à l’initiative de Lois Lammerhuber, photographe et éditeur installé à Baden depuis plusieurs années : « En 2017, j’ai présenté à La Gacilly un de mes livres sur les baobabs. J’ai trouvé le festival formidable et j’ai proposé à Jacques Rocher de l’organiser à Baden. Nous avons décidé de faire un essai de trois ans. Nous en sommes maintenant à la sixième année. » Travaillant main dans la main avec son épouse Silvia, il a réussi le pari de transformer l’ancienne retraite de la famille Habsbourg en ville photographique.
Le parcours du festival autrichien se partage entre deux espaces de la ville : les parcs Gutenbrunner et Doblhoffpark, où l’on retrouve la majorité des photographies du festival breton et le cœur de Baden, qui accueille notamment les expositions de photographes autochtones.
Cette année, un superbe accrochage met en lumière l’œuvre de Rudolf Koppitz. Figure majeure de la photographie autrichienne de l’entre-deux-guerres, Koppitz a largement contribué à la reconnaissance du médium comme forme artistique à part entière. L’atmosphère vaporeuse et les flous assumés de ses premiers clichés indiquent un regard vers le Pictorialisme. Dans les années 1920, ses nus et ses portraits arborent un style plus franc. Il abandonne les scènes éthérées pour des poses dynamiques, comme cette jeune fille arc-bouté dans un saut à la corde ou sa célèbre Etude de mouvement de 1925, qui recouvre solennellement tout un pan de la cour des immeubles entourant l’exposition.
Plus loin un hommage à Horst Stasny, doyen de la photographie autrichienne, fait défiler les images les plus iconiques de celui qui a contribué à l’avènement de la photographie publicitaire. Mise en scène, humour et jeux esthétiques caractérisent ses clichés dont l’ensemble présenté témoigne d’un grand éclectisme.
Un des espaces favoris de Lois Lammerhuber est la place du marché, entourée des photographies de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières. Pour le créateur de La Gacilly Baden, il est important qu’elles fassent partie du quotidien des habitants de la ville. En se mêlant ainsi à la vie ces images « nous entrent dans la peau ».
Le Festival photo de La Gacilly-Baden
Du 15 juin au 15 octobre 2023