Rosanna Lefeuvre
Rosanna Lefeuvre (1993, France) a étudié le textile et la couleur à l’école nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris d’où elle sort diplômée en 2018, avec les félicitations du jury.
En parallèle de son année de diplôme, elle intègre la section image de Duperré (Paris) et s’oriente vers la photographie. Son travail se nourrit de cette double formation dont elle tient à conserver la richesse.
En 2019, elle est sélectionnée et exposera au Salon de Montrouge. Son travail sera également présenté à La Villette à Paris et à la galerie Kosminen à Helsinki.
Lauréate de la bourse Innovation & Savoir-faire de la chaire Bettencourt Schueller en 2018, son travail s’émancipe du seul médium photographique. Certaines de ses images sont retravaillées par différents savoir-faire textiles : tissage jacquard ou impression. Par cette matérialité, ses images s’inscrivent dans une autre temporalité, celle de l’artisanat et du travail de la main, questionnant le statut et la production de l’image aujourd’hui.
Rosanna Lefeuvre a présenté deux séries : Jane et L’attente
Ces séries proposent une vision intime et personnelle de la représentation du corps féminin. Elles interrogent notre rapport contemporain à la féminité, à l’intimité et la sexualité en convoquant des symboles, des figures, des gestes et des postures de l’histoire de la peinture et de la sculpture.
La série Jane est un ensemble de fragments qui compose le portrait d’une jeune femme. Les cadrages serrés nous placent au plus près de la scène, comme on s’approche des détails d’une peinture. L’absence de visage invite à la rêverie et à l’imagination. L’oeil est attiré par la lumière derrière l’entrebâillement d’un rideau, par une fermeture qui s’ouvre délicatement sur un dos ou par une tache colorée entre deux jambes d’une blancheur immaculée.La série explore la sensualité, la douceur et les formes féminines, suggérées par des symboles du sexe féminin : étoffes, drapés, fleurs. Le vocabulaire pictural, renforcé par la gamme colorée, en fait des images à la fois étranges et charnelles.
La série L’attente s’inscrit dans la continuité de Jane et en reprend des codes :cadrages serrés, absence de décor, évocations picturales par le jeux entre le corps et l’étoffe ou l’attitude des modèles. En revanche, le noir et blanc laisse place à la seule poésie du geste et des formes sculpturales du corps et des drapés. Des visages y apparaissent, absorbés dans leur pensée, niant la présence du photographe et celle du spectateur. Entre documentaire et mise en scène, la série laisse entrevoir avec douceur la vulnérabilité de ses modèles tout en leur donnant une force intérieure.