Cette journée consacrée à la Troisième Biennale des Photographes du Monde Arabe fut réalisée avec l’aide et les choix de Gabriel Bauret et la collaboration d’Agnès Vergez.
Merci à eux !
Initiée en 2015 par l’Institut du Monde Arabe et la Maison Européenne de la Photographie, cette édition poursuit l’exploration de la création photographique dans le monde arabe contemporain, fidèle en cela aux lignes directrices qui ont d’emblée caractérisé sa démarche : promouvoir la richesse et la diversité de cette création à travers des expositions réparties sur plusieurs lieux (9 en 2019) – géographiquement situés dans un périmètre entre l’IMA et la MEP –, porter un regard sur le monde arabe d’aujourd’hui, tout en privilégiant la démarche artistique, et réunir des créateurs de différentes origines.
– Gabriel Bauret
De l’Égypte à Paris
L’Égypte est un pays qui a été beaucoup photographié, et ce largement depuis le début du XXe siècle, voire la fin du XIXe siècle. Ces images, nombreuses, ont nourri l’imaginaire occidental et nous les portons tous d’une manière ou d’une autre inscrites en notre esprit.
Ici, avec cette exposition, nulle trace d’exotisme ou d’orientalisme. Ces jeunes photographes, sept femmes et neuf hommes âgés de 20 à 30 ans, nous donnent à regarder « au-delà des apparences ». Ce qu’ils nous donnent à voir à travers leurs « hakawi », leurs récits, c’est une Égypte extrêmement contemporaine traduisant le quotidien de ces femmes et de ces hommes fait de combats et d’espérances.
Durant deux mois, nous avons été, Diane Augier et moi-même, à leur rencontre, étudiant tout d’abord plus de cinq cents dossiers qui nous ont été envoyés. Quarante rendez-vous ont permis d’aboutir à cette sélection et à la présentation de tous les travaux photographiques présentés ici. Le grand nombre de jeunes femmes photographes venues nous présenter leur travail a été une agréable surprise, et nous semble un point à souligner.
Hakawi, est une mosaïque de récits photographiques, nous racontant une Égypte très actuelle, documentant le pays et sa société sans compromission et dans un engagement total.
Malgré un environnement loin d’être propice à une pratique de la photographie documentaire, où la pratiquer et en vivre reste une gageure, ces jeunes photographes montrent avec Hakawi combien cela peut être possible et d’une grande qualité. C’est là un message d’espoir qu’ils nous envoient et oblige au respect. Ces femmes et ces hommes ont décidé de ne pas abandonner et de continuer à raconter leurs histoires, leur pays.
Il est important de laisser la place à cette nouvelle génération de photographes qui émerge. Ils nous racontent et documentent là où ils vivent, comment ils vivent. C’est là un mouvement qui se fait jour depuis plusieurs années sur le continent africain, dans divers pays, et qu’il est essentiel de soutenir. Hakawi va dans ce sens.
Texte écrit dans le cadre de l’exposition Hakawi — Récits d’une Égypte contemporaine par Bruno Boudjelal et Diane Augier, commissaires.
CITÉ INTERNATIONALE DES ARTS
18, rue de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris
www.biennalephotomondearabe.com