Dans le style du portrait classique utilisé par les artistes au fil de l’histoire, ces images témoignent des derniers moments de la vie de chiens trouvés dans des chenils publics dirigés par les administrations publiques de Taïwan. Elles ont été prises le jour même de l’euthanasie de chaque chien représenté. A travers ces portraits, le spectateur se retrouve confronté à un passé irréversible, assistant à l’essoufflement de la vie, quelques instants avant la mort. Ces animaux anonymes prennent vie, par la taille des tirages qui les rapproche de l’échelle humaine.
Il suffit de s’intéresser au chien pour qu’il nous observe à son tour. Ainsi, le rapport entre voir et être vu, entre le sujet et l’objet, s’inverse, et la hiérarchie discriminatoire s’affaiblit. La relation de pouvoir instaurée entre les humains et les autres êtres d’importance, considérés comme « les autres », est mise à mal.
Les images présentées dans Memento Mori agissent à la manière de l’autoportrait de l’artiste, qui fait se plonger dans le passé et penser rétrospectivement à des temps de confusion et de désespoir, aux douleurs de l’esprit comme du corps, au désir de partir et à la crainte de mourir. Elles disent la mélancolie.
Lianzhou Foto 2016
Du 19 novembre au 9 décembre 2016
Lianzhou, Guandong
Chine