La 4ème édition de Tokyo Photo Fair termine sur un bilan positif. De nombreuses galeries françaises ont fait le voyage pour présenter leurs artistes. La visite pendant Paris Photo l’année dernière de Takeshi « Arthur » Thornton et Tomo Harada, les co-fondateurs de TPF, en est sans doute une des raisons. Quelques grandes marques françaises se distinguaient aussi parmi les sponsors de l’évènement : Air France, Nespresso ou Pommery.
La qualité des accrochages a été appréciée par les professionnels locaux et internationaux, dont Bill Hunt, invité pour parler de sa collection « The Unseen Eye », ou Manfred Heiting venu avec un groupe du Getty Museum de Los Angeles.
Une séries de conférences intitulées « Tokyo Talks » présentait, parmi d’autres, Elizabeth Biondi, ancienne rédactrice visuelle du New Yorker, Michiko Kasahar, conservatrice en chef du Tokyo Metropolitan Museum of Photography, ou Taka Kawachi, Directeur de la Amana Photo Collection.
La fréquentation était en hausse par rapport aux éditions précédentes, une indication que le rendez-vous devient un vecteur essentiel pour la promotion de la photographie au Japon et en Asie.
Les collectionneurs japonais, dont on disait qu’ils n’appréciaient que les petits formats et les petits prix, ont pourtant craqués pour les œuvres murales d’Inez Van Lamsweerde & Vinoodh Matadin présentées par Gagosian Gallery (New York), les précieux tirages carbro couleurs de Sarah Moon chez Camera Obscura (Paris) ou les grands formats de Guy Bourdin proposées par Michael Hoppen (Londres).
Parmi les expositions parallèles on notera Sui generis, une sélection de photographes contemporains chinois présentée par MEM Gallery (Tokyo) et Three Shadows Photography Center (Beijing), un court mais bel hommage à Yasuhiro Ishimoto (1921-2012) organisé par Photo Gallery International (Tokyo), et une amusante galerie de portraits de célébrités présentée par Air France.
Programmé au même moment au Mori Art Museum à Tokyo, l’exposition Arab Express a reçu les éloges des collectionneurs internationaux et des galeristes qui ont trouvé le temps d’une visite. La plupart des artistes présentés dans cette exposition de groupe sont photographes ou intègrent la photographie dans leur processus créatif. Les installations du collectif Atfal Ahdath (Liban) y côtoient les photographies d’Ahmed Mater, Abdulnasser Gharem (Arabie Saoudite), Meera Huraiz (Dubai, UAE), Tarek Al-Ghoussein (Palestinien né à Kuwait) ou Akraml Zataari (Liban). Cette exposition tente de désamorcer les stéréotypes véhiculés autour de l’homme arabe, souvent perçu comme un extrémiste ou terroriste au Japon. Une telle exposition mériterait de faire le tour du monde.
Voici quelques photos souvenirs. Sayonara, et à l’année prochaine.
Christophe Lunn