En 2010, le photographe britannique Tim Page a été désigné comme l’un des « cent photographes les plus influents de tous les temps » par le magazine Professional Photographer. Page, qui a maintenant 70 ans, a passé plus de cinquante ans au cœur de l’univers parfois enivrant mais souvent incertain du photojournalisme. Des livres ont été écrits sur lui, des films lui ont été consacrés, ainsi que de nombreuses expositions internationales. Mais peut-être l’un de ses plus grands défis a été de sélectionner 21 photographies seulement, dans ses archives riches de plus d’un quart de million de négatifs pour créer son coffret 21 en édition limitée.
Vingt-et-un représente à la fois le nombre de photographies de cette collection et l’objectif que Page préfère ; le 21 mm sur un Leica 35 mm. « 21, c’est en réalité 90 », dit Page. « Laissez-moi expliquer la vision périphérique parfaite permise par un objectif de 21mm. Pour citer Robert Capa, qui est mort au Vietnam en 1954 : “Si votre photo n’est pas assez bonne, c’est que vous n’êtes pas assez près.” Pour faire une bonne photo, vous devez être tout près. Cela veut une courte distance focale, quelque chose avec un grand angle. Le 21 permet d’avoir une vision à angle droit de 90° ; il permet de faire le point jusqu’à trente centimètres et de travailler très près. En même temps, les paysages qu’il capture ont ce vignettage propre au Leica sur les bords ; c’est un objectif intelligent. Je peux réaliser deux images par seconde — oubliez les moteurs d’entraînement, les enrouleurs de bobines et les batteries. »
Le format 21 mm a été le choix d’objectif de Page depuis des décennies alors quand on lui a proposé de faire un coffret en édition limitée, l’idée de choisir 21 photographies réalisées avec l’objectif 21 mm a créé une synergie naturelle.
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