Si les poules pondent, c’est qu’elles se sentent bien, si elles se sentent bien, c’est que l’exposition est bonne. » C’est le commentaire rapporté de Frédéric Mitterrand sur l’installation photographique de Thomas Mailaender à l’atelier des Forges et intitulée Chicken Museum.
15 poules achetées sur le marché d’Arles il y a 2 semaines et installées dans un poulailler de 50 m2 au cœur de l’exposition From here on. Au mur du poulailler, 100 photos diverses, parfois violentes et pornographiques, choisies sur le web. La signification : « Je regarde les gens qui regardent les poules qui regardent les images ». Chacun pourra l’interpréter à sa guise. L’exposition a suscité de violentes campagnes:
1 : Les défenseurs des animaux. (A cela Thomas répond par le commentaire du ministre.)
2 : L’association pour les droits d’auteur puisque les images regardées par les poules ne sont pas signées. « Cette exposition est la mort de l’auteur, c’est la disparition du photographe » s’exclamait hier un farouche adversaire.
A part ces attaques à répétition, le seul problème est la disparition systématique des œufs pondus. Quand le ministre est venu, il y avait 3 œufs, 5 minutes plus tard, ils avaient disparu. On soupçonne la sécurité de manger quotidiennement de gigantesques omelettes. A l’issu de l’exposition, les poules prendront une retraite bien méritée chez un fermier des environs d’Arles. Thomas lui, pense à sa prochaine installation: un âne.
Jean-Jacques Naudet