Voyage en Noir et blanc
Bien sûr, je pourrais évoquer l’odeur du révélateur, encore dans ma mémoire, lorsque, adolescent, je plongeais mes négatifs dans une cuve en plastique.
Bien sûr, je pourrais vous raconter ma première « belle image » en noir et blanc, la première de ma collection.
Faire croire que la passion du noir et blanc c’est du passé, montrer encore et encore Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Capa et les autres. Ce serait faire résonner la nostalgie.
Aujourd’hui Il y a des photographes qui continuent d’explorer les nuances du noir et blanc, par choix. A une époque où il suffit d’activer une option de son appareil pour convertir une image couleur en noir et blanc, des photographes choisissent de se confronter à la rigueur qu’exigent les jeux d’ombre et de lumière. D’un côté, la lumière blanche, somme de toutes les couleurs et de l’autre la noire, absence de toute couleur. Non, le noir et blanc n’est pas un retour du passé dans le présent. Il est émotion. Celle dont mon ami Paul Almasy disait « ne t’encombre pas de la couleur si elle n’est pas importante dans ton image ».