Mes hangars, ma grange, mes champs, mon atelier, mon silo : inutile de faire des centaines, des milliers de kilomètres, tout est là sous mes yeux.
De l’aube au crépuscule, en toutes saisons, par tous les temps, j’ai toujours une craie dans la poche pour marquer les mouvements du soleil et repérer le jeu des ombres.
Mon appareil photo m’accompagne pendant le travail à la ferme, et mes yeux parcourent sans cesse ce qui les entoure. Poser un regard neuf sur mon environnement, ce n’est pas seulement m’arrêter sur ce que les autres ne semblent pas voir, c’est aussi une échappatoire personnelle, une tentative obsessionnelle d’apprivoiser la nature, elle et moi, face à face, seuls.
Autour de moi, tout pourrait paraître anodin, insignifiant, presque banal : c’est tout le contraire. Tout m’est essentiel, comme le serait le moindre caillou dans un îlot privé dont je serais le seul gardien.