C’était il y a 4 ans ! Quelques photos symboliques signées Thierry Bouët et accompagnées de ce texte :
Les circonstances sont si exceptionnelles qu’un photographe ne doit pas échapper à un précieux témoignage visuel. Pour n’ être pas à égalité avec mes confrères de la presse circulant librement, je décide d’un autre mode opératoire, moins académique. Il est formellement interdit de voler en drone au-dessus d’une agglomération. C’est pourtant la seule façon d’appréhender l’étendue du vide. Les prises de vues répondent à des plans de vol minutieusement préparés. Elles doivent être furtives et obéir à de strictes mesures de discrétion.
Les sites les plus spectaculaires sans circulation ni piétons sont souvent des bâtiments officiels très surveillés. Nous nous cachons dans des rues étroites pour voler de toit en toit et positionner le drone dans l’axe des perspectives. Plus il est bas, plus il est près, mais plus il est repérable au bruit de ses hélices.
Je n’ignore pas que je vais me faire arrêter par la police mais le plus tard sera le mieux. Le jour de la dernière photo, je me dissimule derrière les arcades de la rue de Rivoli. Le drone survole la pyramide du Louvre, la brigade anti-drones veille au radar sur les lieux. Ce sont des initiés de la discipline, ils me trouvent et m’emmènent au commissariat du 11ème où je suis entendu par un officier de police judiciaire.
L’affaire se termine au tribunal par un rappel à la loi et une saisie de l’outil du délit.
Thierry Bouët