« Tout le monde se plaint de la météo, mais personne ne fait rien à ce sujet », lançait l’essayiste Charles Dudley Warner.
L’artiste Todd Watts, lui, agit.
Son portfolio se compose de quarante photographies couleur divines, qui semblent traiter de la brume, du brouillard, de la pluie, de la neige et même du soleil, le tout au gré des paysages bucoliques du Maine et plus précisément de l’Acadie. C’est là que réside le photographe, qui a quitté New York il y a dix-sept ans.
Il s’agit en réalité de méditations sur le paysage, de koans Zen en quelque sorte, « d’anecdotes et d’énigmes paradoxales, dont le but est de démontrer l’ineptie de la logique et d’illuminer. »
C’est exactement cela.
Cet assemblage a démarré avec une série de courriels adressés de temps à autre par Watts à ses amis et admirateurs, L’Œil Invisible étant des deux camps. Au départ, l’on réagit à la beauté que Monsieur Watts recherche et paraît trouver. Pourtant il y a toujours un petit quelque chose qui pèche, un léger déséquilibre. Il ne s’agit sans doute pas de la perfection de Dame nature mais plutôt de la version qu’en dépeint l’Artiste. La forme, la couleur et la composition ont plus d’importance que la véritable information ou le lieu lui-même.
Nous sommes en présence de médiations du paysage.
Les teintes sont inhabituelles et plus monochrome que celles de la Nature. De prime abord, de nombreux éléments paraissent argentés. Les tonalités de saumon, jaune, rose, bleu pâle et gris sont parfois rehaussées d’une teinte secondaire, déposée comme une poudre.
W.M. Hunt
W.M. Hunt écrit sous le nom de L’Œil Invisible. Il lui arrive de contribuer à L’Œil de la Photographie, qu’il soutient depuis ses débuts.
Todd Watts : Blanchard Weather Report
PhoPa Gallery, Maine Media Workshops + College
132 Washington Avenue
Portland, ME 04101
USA