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The Portraits of Grief

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Les journalistes du New York Times ont débutés la nécrologie de 1 910 victimes des attentats du World Trade Center en triant une pile d’affiches de portés disparus. Dans ce livre, quelques photos, les portraits des défunts, mais surtout des textes poignants portant leur mémoire.

Page 233. « L’oiseau du matin. Virginia, assistante chez Marsh & Mc Lennan, aimait se lever vers 5h et prendre tôt le bus de son domicile à Matawan (New Jersey), pour se rendre à son bureau au 94e étage de la tour numéro 1 du World Trade Center. Au cours des mois précédents, cela signifiait souvent sortir discrètement pendant que Barry, son mari depuis 21 ans, profitait d’une grasse matinée rendue possible par sa jeune retraite.

Lui est heureusement est un mordu d’astronomie. Sachant que la station spatiale internationale devait passer au dessus de sa tête le 11-Septembre juste avant le lever du soleil, il se leva avec elle ce matin là. Il se rappelle d’eux deux, assis dans le jardin, s’émerveillant devant les étoiles dans le ciel clair et partageant le sentiment de débuter une bonne journée. « C’était une femme pétillante qui souriait tout le temps. La plupart des gens ne remarquaient jamais qu’elle fût en colère. »

Portraits of Grief n’est pas un recueil que l’on parcoure d’une traite. Il faut d’abord feuilleter les pages, se familiariser avec tous ces visages, s’accorder le droit de s’arrêter sur l’un d’entre eux, puis un deuxième, pour enfin revenir à la première page. Là peut commencer une lecture attentionnée des quelques lignes sensées résumer la vie de chacune des victimes du 11 septembre new-yorkais. Là peut débuter une autre lecture, celle du souvenir.

Ce livre est né le 14 septembre 2001, trois jours après les attentats, lorsqu’une équipe de journalistes du New York Times a commencé à rassembler une série d’affiches de portés disparus près de Ground Zero. Au départ, de simples portraits ont vu le jour dans le journal. Déjà, ces textes ignoraient race, classe sociale, âge ou genre, et s’attachaient aux similarités entre les victimes. Janny Scott, auteure de l’introduction, écrit : « Cela commença par une réponse imparfaite à un problème journalistique : l’absence, dans les jours qui ont suivi l’attaque du World Trade Center, de liste définitive des morts. Mais cela a évolué invraisemblablement vers une sorte de pèlerinage national. »

Dans les semaines qui ont suivies, cette section est devenue un rituel pour les lecteurs du grand quotidien new-yorkais. Religieusement suivie, ses rédacteurs ont reçu des centaines d’emails et de lettres informant d’un enthousiasme certain. Certains courriers ont évoqués l’importance de l’hommage, d’autres celle de la consolation que chaque chronique apportait.

Ils étaient traders, banquiers, pompiers, directeurs, managers, laveurs de glace, nouveaux mariés, futurs parents, commerçants, fans de football américain, de golf ou de basket. Comme le rappelle le livre, ils étaient presque tous des amoureux de leur ville, New York. Les quelques lignes qui leur sont consacrées dans Portraits of Grief ne font pas partie d’une nécrologie classique. Elles sont sobres, informatives, sensibles et évoquent un moment heureux de leur vie. Pour la mémoire.

Jonas Cuénin

Note : Tous les portraits des victimes du World Trade Center sont visibles ci dessous :

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