Le London Photograph Fair, qui se tient quatre fois par an au cœur de la capitale britannique, est avant tout une foire pour les amateurs d’objets photographiques de la fin du 19e et début 20e siècles. Une cinquantaine de marchands y exposent.
James Kerr, qui a repris la gestion du salon à Richard Meara fin 2010, insiste sur le fait qu’il ne s’agisse pas uniquement d’une vitrine pour la photographie mais aussi l’histoire ethnologique et culturelle. Certes, on trouve des livres sur la photographie, des albums de voyage et des tirages du pionnier Edward Steichen, mais on y découvre surtout un large éventail de techniques dont la plupart sont tombées en désuétude. Les cartes de visite, les Daguerréotypes, les vues stéréoscopiques, les négatifs ou positifs sur plaque de verre, les tirages albuminés, argentiques, au charbon, bichromatés ou sur papier salé se partagent les tables. Depuis le mois de mai dernier, certains stands bénéficient de murs sur lesquels les marchands accrochent des tirages de plus grande valeur. Grâce à ces cimaises, qui ne sont prévues que deux fois par an (mai et novembre), James Kerr espère attirer une nouvelle clientèle.
Le salon accueil en moyenne 200 visiteurs sur l’unique journée. Xavier Debeerst, de la galerie AnamorFose (Belgique), a connu la foire à ses débuts. Il ironise : « A l’époque, la moyenne d’âge des visiteurs était de 95 ans et le prix de vente moyen était d’une livre sterling ». Heureusement pour les marchands, les choses ont évolué. Même si la boîte à 1 £ existe toujours, il y a aussi une clientèle pour des tirages ou albums à 10 000 £. (Un album s’est vendu 40 000 £ l’année dernière selon l’organisateur).
Les participants viennent de toute l’Europe, même si la majorité des tables sont tenues par des citoyens de la couronne. Les marchands font aussi beaucoup d’affaires entre eux. « Je réinvestis 50% à 100% de mes bénéfices, » explique Joseph Delarue, un marchand français indépendant qui y participe depuis plusieurs années. D’autres galeristes ou collectionneurs étrangers, qui ne peuvent pas faire le déplacement, envoient des émissaires pour être surs de ne rien rater. Ici, on n’est pas dans une galerie ou dans un grand salon où le spectateur n’agit qu’avec les yeux. On a le droit d’inspecter la marchandise, de parcourir les livres, de tenir les plaques de verre entre les doigts, de soulever les appareils stéréoscopiques vers la lumière, de fouiller les boîtes de tirages, toujours avec l’espoir secret de dénicher un trésor.
Christophe Lunn
London Photograph Fair
The Holiday Inn, Bloomsbury
Coram Street, London
WC1N 1HT, Royaume Uni
(à côté de la station Russell Square)
Prix d’entrée : £ 3,00
Dates pour 2012 :
26 février (tables uniquement)
20 mai (avec cimaises)
9 septembre (tables uniquement)
4 (ou 11) novembre (avec cimaises)