Une chose remarquable est en train de se produire dans l’indifférence quasi-générale. Parce que les banques d’images du monde entier numérisent leurs collections photographiques, elles perdent les financements pour stocker leurs archives physiques. Seule une poignée d’entre elles ont les moyens d’entreposer, de cataloguer et de conserver ces images irremplaçables et la Huntington Library en fait partie. Située à San Marino, en Californie, la Huntington Library est un centre de recherche dont la collection n’est accessible au grand public que pour une fraction infime ; mais pour ceux qui ont l’opportunité de travailler ici, la profondeur et l’étendue de son catalogue sont stupéfiantes. J’ai parlé avec Jennifer A. Watts, curatrice pour la photographie, pour me faire une idée du champ couvert par cette collection et de la raison pour laquelle les gens l’utilisent.
Andy Romanoff : Parlez-moi des archives Huntington.
Jennifer A. Watts : La collection consiste en à peu près un million d’images et géographiquement, l’accent y est mis sur la Californie et l’Ouest américain, avec certains sujets très bien couverts, comme la guerre de Sécession. La collection va des débuts de la photographie à aujourd’hui, mais la période la mieux représentée court des années 1860 aux années 1950.
A. R. : Quelle proportion de la collection est-elle accessible au visiteur ordinaire ?
J. W. : Aujourd’hui, une très petite partie. Nous sommes une institution de recherche privée où les gens viennent majoritairement pour travailler. Nous recevons principalement des chercheurs associés à des universités ou des chercheurs indépendants travaillant sur des livres. Nous accueillons également, dans une moindre mesure, des réalisateurs de films documentaires et nous montons aussi des expositions.
A. R. : Quelle portion de la collection est-elle visible en ligne ?
J. W. : Si on considère son volume, un tout petit pourcentage seulement. La Huntington Library — étant d’abord et avant tout une bibliothèque de recherche — n’est pas unique à cet égard. Les livres et les manuscrits constituaient la première priorité de cette institution ; les collections photographiques étaient largement ignorées jusque dans les années 1980, il s’agit donc maintenant de rattraper le retard pour les cataloguer et les numériser. L’une de mes missions est de fixer des priorités pour le travail de catalogage et de mise à disposition de ces photographies auprès du public.
A. R. : Est-il possible de se faire une idée de la taille et du contenu de cette collection en consultant un site en ligne ?
J. W. : On peut trouver une description de celle-ci et une sélection de photos à cette adresse .
Lire l’entretien intégralement, dans la version anglaise de l’Œil